L'incidence de tous les mélanomes in situ augmente, chaque année, de 10 %. « Je ne connais pas d'exemple de pathologie humaine pour laquelle l'augmentation de fréquence est aussi importante que dans le mélanome (notamment, dans le mélanome in situ) », indique le Dr Bruno Labeille, CHU de Saint-Étienne. Cette augmentation annuelle de l'incidence de 10 %, correspond à une augmentation de 100 % en 10 ans, soit un doublement de l'incidence du mélanome tous les 10 ans.
Les statistiques australienne ou nord américaines sur le sujet sont concordantes : aujourd'hui, la plus forte augmentation de l'incidence du mélanome in situ est observée chez les jeunes. « Mais si l'on considère la répartition des mélanomes selon les types histopathologiques, le lentigo malin in situ est beaucoup plus fréquent que le Mélanome Superficiel Extensif (SSM) in situ », précise le Dr Labeille.
Concernant le lentigo malin, toutes les statistiques rapportent un âge médian assez élevé (70 ans) et une atteinte du visage dans 50 % des cas. « Mais le tronc et les membres sont également le siège des mélanomes de Dubreuilh », précise le Dr Labeille.
Dans près de la moitié des cas, le lentigo malin se présente comme une lésion isolée sur une peau apparemment normale : claire et dépourvue de multiples lentigos. Dans 50 % des cas, au contraire, le lentigo malin est situé au milieu d'une multitude de lentigos bénins. « À l'avenir, l'une des applications des techniques de dermoscopie et de microscopie confocale sera de repérer le lentigo malin qui se cache au milieu d'un semis de lentigos bénins », souligne le Dr Labeille.
Repérer le mélanome malin
Les lentigos malins isolés sur une peau apparemment saine sont plus fréquents chez les sujets jeunes et ont tendance, statistiquement, à être plus petits que les lentigos situés au milieu d'une peau lentigineuse. L'incidence du lentigo malin augmente, par ailleurs, avec l'âge. Avant 50 ans, sa survenue reste extrêmement rare (incidence de 1 pour 100 000 habitants). Mais au sein de la population de 80 ans et plus, son incidence peut atteindre 20 %. Beaucoup plus fréquente chez l'homme que chez la femme, l'incidence du lentigo malin augmente, ainsi, décade après décade. « Si les sujets à peau claire sont plus à risque de développer un lentigo malin, l'antécédent de cancers cutanés (y compris non mélaniques) est également un facteur de risque important », conclut le Dr Labeille.
D'après une communication du Dr Bruno Labeille, CHU de Saint-Étienne
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