Les conclusions du travail mené à partir du système national des données de santé et celles de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sont encourageantes (1). L’analyse réalisée par Santé publique France a permis de répertorier 3 144 225 sujets diabétiques âgés de plus de 45 ans, représentant 94 % de tous les cas de DT2.
Certes, en France la prévalence du diabète a augmenté, passant entre 2010 et 2017 de 11,5 à 12,1 % chez les hommes et de 7,9 à 8,4 % chez les femmes. Mais, au cours de cette même période, son incidence a diminué, de 11 à 9,7/1 000 habitants par an chez les hommes et de 7,2 à 6,2/1 000 habitantes par an chez les femmes. Des résultats qui sont rapportés dans toutes les tranches d’âge et toutes les régions, exception faite de quatre groupes, chez lesquels la prévalence a elle aussi décru : les hommes âgés de 45 à 65 ans, les femmes âgées de 45 à 60 ans, les femmes vivant à La Réunion ou à la Martinique.
Il faut toutefois noter que la prévalence varie fortement d’une région à une autre. Elle est de plus de 14,9 % chez les hommes vivant aux Antilles, à La Réunion et dans les Hauts-de-France, ainsi que chez les femmes vivant aux Antilles, en Guyane, à La Réunion, dans les Hauts-de-France, le Grand-Est et l’Ile-de-France. À l’inverse, elle est moindre dans les régions Bretagne, Pays-de la Loire, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et en Corse.
Une tendance à la baisse qui ne concernerait pas que la France, selon une analyse systématique de la littérature, qui a colligé les données de 275 publications d’épidémiologie quantitative, ayant inclus des populations d’origines géographiques variées (Europe, Asie, Amérique latine, Moyen-Orient…). Après ajustement, les auteurs rapportent une augmentation de l’incidence du diabète entre les années 1970 et 1990, suivie d’une augmentation plus importante entre 1995 et 2000, avant une baisse rapportée dans les études débutées après 2010.
Un autre travail présenté lors de la même session poster et mené sur une cohorte de plus de 500 000 personnes chaque année entre 2011 et 2015, fait également état d’une réduction de l’incidence du prédiabète en Ontario, chez des adultes de différentes origines (3). Un progrès que les auteurs attribuent à l’amélioration des mesures de prévention et de dépistage.
D’ailleurs, une étude catalane a souligné les bénéfices d’une modification du mode de vie pour réduire le risque de développer un diabète dans une population à haut risque (4). Ce travail, réalisé dans le cadre du suivi à long terme de sujets inclus dans le projet Deplancat, a montré que les bénéfices d’une modification intensive du mode de vie peuvent persister à long terme, pendant au moins 10 ans.
(1) S Fuentes et al. et al. Poster 316
(2) DJ Magliano et al. Poster 315
(3) GS Fazli et al. Poster 318
(4) J Cabre et al. Poster 319
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