L'Agence européenne des médicaments (EMA) a annoncé qu'elle avait débuté une analyse des éventuels effets indésirables de type pensées suicidaires et automutilation de trois analogues du GLP-1, utilisés dans le diabète de type 2 et/ou la perte de poids.
Le comité de pharmacovigilance de l'EMA (Prac) a commencé le 3 juillet à examiner les données relatives à ces risques pour trois analogues du GLP-1 - Ozempic (sémaglutide), Saxenda (liraglutide) et Wegovy (sémaglutide) - et va étendre son analyse à d'autres agonistes du GLP-1. Cet examen devrait se terminer en novembre 2023, avance l'EMA.
« L'examen a été déclenché par l'agence des médicaments islandaise, après des signalements chez des personnes recourant aux médicaments liraglutide et sémaglutide », a indiqué l'EMA. Au total, les autorités ont jusque-là récupéré et analysé environ 150 rapports concernant des cas possibles d'automutilation et de pensées suicidaires. L'agence n'a pas encore pu déterminer si les cas rapportés étaient liés aux médicaments eux-mêmes ou à d'autres facteurs. « La présence d'un signal ne signifie pas nécessairement qu'un médicament est à l'origine de l'événement indésirable en question », souligne l'agence.
L'Ozempic, un usage détourné promu sur les réseaux
Le Saxenda et le Wegovy sont autorisés dans l'Union européenne, en complément d'un régime et d'une activité physique, pour la prise en charge des personnes obèses ou en surpoids présentant au moins un problème de santé lié au poids. Quant à l'Ozempic, il est autorisé pour le traitement du diabète de type 2, mais est aussi utilisé pour la perte de poids, bien qu'il ne soit pas autorisé dans cette indication, rappelle l'EMA.
La firme danoise Novo Nordisk, qui produit à la fois le Wegovy et l'Ozempic, a fait état en mai d'une hausse de 39 % de ses bénéfices au premier trimestre, en particulier liée à la vente de ses traitements, rapporte l'AFP.
Concernant l'Ozempic, plusieurs alertes ont été données sur son utilisation hors autorisation, promue notamment sur les réseaux sociaux. En France, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l'Assurance-maladie avaient rappelé en début d'année que l'utilisation de ce médicament doit être réservée au traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, uniquement sur ordonnance.
« Le détournement de ce médicament pour perdre du poids a un impact direct sur sa disponibilité pour les patients diabétiques et peut causer, ou accentuer, des tensions d'approvisionnement les privant de ce traitement essentiel », insistait alors l'ANSM, qui rappelait également que « ce médicament peut entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies ».
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