Des troubles de l’interaction cerveau-intestin

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Publié le 03/11/2023
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Une session du congrès a offert un avant-goût des premières recommandations UEG-ESNM (European Society of Neurogastroenterology and Motility) concernant la prise en charge des nausées et vomissements chroniques, qui seront publiées en 2024.
Des recommandations seront publiées en 2024

Des recommandations seront publiées en 2024
Crédit photo : GARO/PHANIE

Les vomissements, phénomène actif, sont caractérisés par des contractions gastriques et abdominales, quasiment toujours précédées de nausées. « Quand ils sont chroniques, souvent, les explorations morphologiques, biologiques et endoscopiques ne permettent pas de retrouver de cause organique », explique la Dr Carolina Malagelada (Barcelone, Espagne), en mettant l’accent sur trois pathologies principales (1) :

• Le syndrome des nausées et vomissements chroniques fait partie des pathologies fonctionnelles, désormais appelées « troubles de l’interaction cerveau-intestin ». Les nausées et les vomissements surviennent au moins une fois par semaine, sans cause organique ou métabolique. Ce syndrome doit être différencié de la dyspepsie fonctionnelle ou de la gastroparésie, même si les associations sont fréquentes, comme l’a montré l’équipe « Nutrition, Inflammation and Microbiota-Gut-Brain Axis » du CHU Rouen sur une cohorte de plus de 2 300 patients, dont 75 % avaient des troubles dyspeptiques (2).

• Le syndrome des vomissements cycliques (SVC) évolue par crises de plusieurs jours, espacées de périodes de plusieurs semaines ou mois, avec un lourd impact sur la qualité de vie (3). À la phase prodromique, il est conseillé d’utiliser des triptans ou des antagonistes NK1 (aprépitant) en cas d’échec des antiémétiques habituels. À la phase aiguë, il faut ajouter des perfusions pour lutter contre la déshydratation et les désordres hydroélectrolytiques, ainsi que des antalgiques, en évitant les opiacés. Un traitement par antidépresseurs tricycliques (amitriptyline) ou par antagonistes NK1 peut diminuer la fréquence des crises.

• Le syndrome d’hyperémèse cannabinoïde (SHC) ressemble au SVC, avec des tableaux aigus de vomissements et de douleurs abdominales évoluant par crises. Il se manifeste chez les patients qui consomment du cannabis au moins trois fois par semaine. Les antiémétiques et les anxiolytiques sont à prescrire à la phase aiguë, parfois des antagonistes 5HT-3, et le sevrage total en cannabis doit être planifié.

(1) Malagelada C et al. IP208 

(2) Wuestenberghs F et al. MP381 

(3) Kovacic K et al. MP378


Source : Le Quotidien du médecin