À n’en pas douter, Crim’expo aura du succès. Il faudra alors être prévoyant, venir tôt, avec son imperméable, son sandwich et ses jeunes inspecteurs (pas trop novices tout de même). C’est à ces détails que l’on reconnaît les fins limiers.
Dès l’entrée, un flash d’information diffusé sur grand écran vous apprend qu’un directeur du musée (son nom n’est pas dévoilé) a été retrouvé mort, sans aucune trace du coupable. Avant de vous rendre sur la scène du crime - le bureau du directeur, déjà balisé -, munissez-vous d’un carnet d’enquête pour y noter vos avancées. Car, par chance, les techniciens de la police scientifique ont récolté un certain nombre d’indices : douille, traces de sang, fibres textiles, empreintes digitales...
Dans les labos.
Huit laboratoires scientifiques (l’exposition a été conçue et réalisée par l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique, en partenariat avec l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) sont à votre disposition pour mener l’enquête. Dans le laboratoire de médecine légale, il faudra déterminer les causes exactes et l’heure du décès. Le corps du feu directeur y est allongé, sous un drap d’examen. Commence l’examen de la rigidité et des lividités cadavériques, qui désignent la coloration rouge à violacée de la peau liée au déplacement passif de la masse sanguine. Un signe important pour savoir si le cadavre a subi un éventuel changement de position. L’examen interne de l’autopsie ne vous sera pas épargné.
Pour plus de détails sur la date de la mort, les concepteurs de l’exposition vous invitent à vous rendre dans le laboratoire d’entomologie criminelle. La réalisation d’une enquête entomologique débute par la récolte d’un maximum de représentants de la faune que l’on trouve sur le cadavre et autour de celui-ci, vivants, morts ainsi qu’à différents stades de développement. Une belle preuve de la diversité de l’univers du vivant...
Passons au laboratoire d’odontologie légale. Et oui, des parts de gâteaux ont été retrouvées sur le lieu du crime : les traces de morsures qui y ont été laissées vous aideront peut-être à déterminer les personnes qui étaient en présence du directeur avant sa mort. Il y a également le labo Traces de chaussures, celui des empreintes digitales, le laboratoire Fibres, poils et cheveux.
Des soupçons ? Faites un tour à la balistique (je vous rappelle qu’une douille a été retrouvée près du corps de la victime) et n’oubliez pas le labo Traces biologiques et ADN. Utilisé aujourd’hui en pratique courante par les techniciens de la police scientifique, le profil ADN permet de résoudre de nombreuses affaires. Mais, contrairement à la médecine, la criminalistique ne s’intéresse qu’à l’analyse des fragments ADN non codants : le but n’est pas de rechercher une information génétique mais d’établir un profil ADN.
Et bien voilà, vous avez fait du bon boulot… mais l’affaire n’est pas encore bouclée. Il faut interroger les témoins et être très vigilant. Des films proposent de visionner les auditions des six suspects. Pas facile, mais il faut maintenant identifier le coupable et trouver le mobile. Arrivé à cette étape, tout ce que l’on peut dire, sans vous mettre sur la piste, c’est que le scénario de l’exposition est très plaisant : on s’est pris au jeu, dans la peau d’un enquêteur, et on a appris beaucoup de choses.
TOUS LES JOURS, DE 10 À 18 heures (19 heures le dimanche), tél. 01.40.05.80.00, www.cite-sciences.fr.
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