Pour la première fois, l’impact de la réponse virale soutenue (RVS) sur l’incidence des complications chez les patients ayant une cirrhose virale C compensée a été évalué de manière prospective. Entre mars 2006 et juin 2012, 1 672 patients ayant une cirrhose histologiquement prouvée, liée au VHC ou au VHB, de classe A de Child-Pugh et sans complications antérieures ont été inclus dans 35 centres français dans le cadre de la cohorte ANRS CirVir.
Parmi eux, 1 323 étaient mono-infectés par le VHC (âge moyen 55 ans, 63 % d’hommes), dont 1234 (93 %) recevaient ou avaient reçu un traitement antiviral au moment de l’inclusion (398 avaient une virémie négative).
En janvier 2014, après un suivi moyen de 43 mois, 41,99 % avaient une charge virale C négative, témoignant d’une RVS chez un peu plus d’un tiers des patients (34,8 %). Comparativement aux patients n’ayant pas répondu au traitement, le taux de mortalité globale cumulée à 5 ans était plus faible chez ceux ayant une RVS : 3 % versus 15,6 %.L’incidence à 5 ans du carcinome hépatocellulaire était significativement réduite chez ces patients (4,9 % versus 20,7 %), de même que celle d’une première décompensation hépatique (7,4 % versus 21,5 %).L’incidence des complications extrahépatiques étaient également plus faibles, notamment celles des infections bactériennes (9,9 % versus 18,7 %) ou d’un premier événement cardiovasculaire (5,2 % versus 10,3 %).
« Ces données ont été colligées de façon prospective avant la prescription des antiviraux directs de deuxième génération en France à partir de Février 2014, rappelle le Dr Pierre Nahon. La proportion de patients avec RVS devrait s’accroître nettement avec ces nouveaux traitements, particulièrement en France du fait des programmes d’accession rapide chez les patients les plus sévères, ce qui devrait se traduire par une modification profonde de l’histoire naturelle de la cirrhose virale C dans les années à venir. Vraisemblablement, nous avons atteint le pic d’incidence des CHC et des complications hépatiques liés au VHC, dont le taux devrait décroître dans les années à venir. Cette évolution justifie l’investissement collectif réalisé pour guérir cette maladie, qui pourrait disparaître dans les décennies à venir », conclut le Dr Nahon.
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