La Haute Autorité de santé (HAS) rendra mi-septembre son avis sur les vaccins anti-Covid bivalents, ciblant la souche originale et les sous-lignages du variant Omicron. Elle a annoncé, le 5 septembre, « attendre l’ensemble des avis de l’EMA (Agence européenne des médicaments, NDLR) pour adapter la stratégie vaccinale » avec l’ensemble des vaccins qui seront disponibles à l’automne.
La semaine dernière, l’EMA autorisait les vaccins bivalents adaptés à BA.1, développés par Pfizer/BioNTech et Moderna, sans se prononcer sur les formulations bivalentes spécifiques adaptées aux variants BA.4 et BA.5, autorisées deux jours plus tôt pour la dose de rappel, par son homologue américain, la FDA (Food and Drug Agency). Au terme d’une procédure accélérée, un second avis est attendu mi-septembre en Europe. « C’est à cette issue que la HAS publiera un avis global sur l’ensemble des vaccins bivalents », est-il annoncé dans un communiqué. La FDA et l'EMA ne positionnent les vaccins bivalents que pour les rappels.
La HAS a déjà analysé les données relatives aux vaccins adaptés au variant BA.1 qui « seront disponibles en France en octobre ». Ces nouveaux vaccins représentent une « évolution » et trouveront « certainement une place dans la stratégie vaccinale », est-il indiqué.
Dans un communiqué commun publié ce 6 septembre, l’EMA et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) recommandent de cibler avec les bivalents en priorité les personnes à risque de forme grave du Covid (60 ans et plus, personnes immunodéprimées ou souffrant de comorbidités), mais aussi les femmes enceintes, le personnel soignant et les agents travaillant en Ehpad.
Ne pas attendre pour faire un nouveau rappel
En France, la priorité est également « de protéger les plus fragiles grâce à la vaccination », alors qu’un « rebond épidémique ne peut être exclu dans les semaines qui viennent », insiste la HAS. Elle invite les populations à risque de formes sévères du Covid (les 60 ans et plus, les moins de 60 ans avec des comorbidités et les femmes enceintes) à « ne pas attendre pour faire un nouveau rappel ». Ce dernier « doit se faire trois mois après la dernière dose pour les personnes âgées de 80 ans et plus, six mois pour les autres », est-il rappelé.
Cette position reprend celle de l’EMA, dont le responsable de la stratégie vaccinale, Marco Cavaleri, a également estimé que les personnes à risque « ne devraient pas attendre un vaccin spécifique ». Les vaccins originaux sont « toujours capables de protéger contre les formes graves de Covid-19 et le décès », même s'ils sont moins efficaces pour empêcher une contamination, a-t-il poursuivi. Il a aussi souligné le risque d’une nouvelle vague de contaminations d’ici à la fin de l’année avec potentiellement « un tout nouveau variant émergent que nous ne sommes pas en mesure de prédire aujourd'hui ».
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