La maladie cœliaque (MC) est une entéropathie auto-immune induite par l’ingestion d’une ou plusieurs fractions protéiques du gluten, chez des sujets prédisposés génétiquement. Elle provoque des lésions atrophiques du grêle, avec destruction des villosités, responsables d’une malabsorption des nutriments, en particulier du fer, du calcium, de l’acide folique. On estime que près de 1 % de la population européenne peut la développer, mais seulement 10 à 20 % des personnes atteintes seraient diagnostiquées, cette affection étant extrêmement protéiforme voire asymptomatique.
Sous une forme typique, la MC est détectée précocement, avec des symptômes de malabsorption intestinale apparaissant chez l’enfant, quelques mois après le début du sevrage : diarrhée chronique, arrêt de la croissance, vomissements, inappétence avec un abdomen ballonné. Mais la MC peut se manifester tardivement et n’être identifiée que dans la grande enfance (retard de la puberté, petite taille, anémie ferriprive chronique, douleurs articulaires…) ou chez l’adulte, même d’un âge avancé. La maladie peut alors être monosymptomatique (anémie ferriprive, ostéoporose, crampes musculaires, infertilité, fausses couches à répétition, migraines, constipation…) ou même silencieuse, sur des sujets apparemment sains, mais qui peuvent développer sans traitement une lésion intestinale évidente.
Au moment du diagnostic de la MC, 50 % des patients adultes ont des manifestations extra-intestinales en l’absence de symptômes digestifs. Pour identifier de façon irréfutable une MC, seuls des tests sérologiques spécifiques (anticorps anti-transglutaminases et anti-endomysium de classe A, Ac antigliadine déamidée de classe A) et une gastro-endoscopie avec une biopsie permettent de poser le diagnostic.
Nouvelle entité.
La sensibilité au gluten est une nouvelle entité clinique, causée par l’ingestion des protéines de blé. Ce trouble touche surtout les adultes et il est caractérisé par des symptômes gastroentérologiques (ballonnements diarrhées, douleurs intestinales) et également par des sensations d’esprit embrouillé, de céphalées, de douleurs articulaires. Ces troubles, qui apparaissent quelques jours ou heures après l’ingestion d’aliments contenant du gluten, disparaissent rapidement quand on l’exclut. Actuellement, il n’existe pas de marqueurs spécifiques pour la sensibilité au gluten. Le diagnostic est posé sur des critères cliniques, confirmés par un test de réexposition au gluten.
Quant aux allergies au blé (aux protéines de blé), qu’elles soient respiratoires ou alimentaires, c’est une réaction du système immunitaire impliquant les IgE. Les signes cliniques sont des nausées, des vomissements peu de temps après l’ingestion, plus tardivement asthme, urticaire. La muqueuse intestinale n’est pas lésée. Le diagnostic est posé sur la clinique, sur des tests cutanés, sur le dosage des IgE spécifiques.
Pour ces trois pathologies, un seul traitement : un régime sans gluten (lire encadré). Contraignant, il est strict et à vie pour le patient atteint de MC (risques accrus de cancers oropharyngés, de lymphomes…) ; temporaire pour les patients atteints de sensibilité au gluten (la suspension du gluten fait régresser les signes cliniques).
D’après une table ronde avec le Pr Bruno Bonaz, gastroentérologue (CHU de Grenoble), organisée par Dr Schär (société d’alimentation sans gluten).
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