Au cours de la grossesse, il est recommandé de suivre les préconisations de 2009 (Institute of medicine) sur la prise de poids afin de limiter le risque de macrosomie fœtale, facteur de risque indépendant de dystocie des épaules. Chez les femmes ayant un indice de masse corporelle compris entre 18 et 24,9 kg/m2, la prise de poids doit être de 11,5 à 16 kg. Chez les femmes en surpoids et obèses, la prise de poids doit être limitée à de 7 à 11,5 kg pour un IMC compris entre 25 et 29,9 kg/m2 et de 5 à 9 kg pour un IMC > 30 kg/m2.
On peut rappeler que, au moment de l’accouchement, le total des pertes est de 9 à 10 kg (enfant, placenta, baisse du volume sanguin, des fluides et des protéines, liquide amniotique).
Après l’accouchement, le retour au poids préconceptionnel doit se faire dans les 6 mois afin de réduire le risque de macrosomie et de diabète gestationnel lors d’une grossesse ultérieure. En cas d’IMC préconceptionnel ≥ 25 kg/m2, de prise de poids excessive pendant la grossesse ou de perte de poids insuffisante à 6 mois, la femme doit bénéficier d’une prise en charge active afin de retrouver un IMC entre 18 et 25 kg/m2.
Il faut ensuite revoir la patiente à un an pour vérifier le poids à plus long terme. Les études épidémiologiques montrent en effet que près de la moitié des femmes ont toujours un poids au-dessus du poids prégrossesse à 6 mois et à un an, et que l’augmentation moyenne du poids est de 7,5 kg à 15 ans. Le gain de poids entre chaque grossesse est de moins de 5 kg pour 50 % des femmes, mais de plus de 5 kg dans 20 % des cas.
Allaitement
En France, à un mois, 54 % des femmes allaitent ; elles ne sont plus que 21 % à 6 mois. Et en moyenne, les femmes obèses allaitent moins longtemps. Pourtant, l’allaitement a des bénéfices pour la mère, puisqu’il facilite le retour au poids d’avant la grossesse dans les 6 mois et permet un équilibre hygiénodiététique. Les principes d’une alimentation saine, variée et équilibrée préconisée pendant la grossesse s’appliquent tout autant durant l’allaitement. Aucune règle alimentaire n’est justifiée ou interdite, si ce n’est l’éviction de la consommation de caféine et d’alcool, dont la concentration dans le lait maternel est voisine de celle du sérum. Il est également recommandé à la mère de réduire sa consommation de matières grasses et d’éviter une perte de poids trop rapide.
Diabète gestationnel
Chez les femmes ayant présenté un diabète gestationnel, le risque de développer ultérieurement un diabète de type 2 est multiplié par 7, celui de syndrome métabolique par 2,5 et celui de pathologie cardiovasculaire par 1,7. La présence d’un surpoids ou d’une obésité et d’un diabète gestationnel augmente le risque de diabète de type 2, de prééclampsie et de césarienne. Ces femmes doivent donc être suivies en post-partum, et bénéficier d’un dépistage du diabète de type 2, par la mesure d’une glycémie à jeun ou d’une hyperglycémie provoquée par voie orale, lors de la consultation postnatale, avant une nouvelle grossesse et tous les 1 à 3 ans en fonction des autres facteurs de risque.
D’après la présentation du Dr Christine Van Egroo, Sèvres. Symposium Gallia/Bledina
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