Les bébés prématurés rentrent habituellement à la maison lorsqu’ils approchent le terme théorique et leur poids aux environs de 2 kg, l’enfant étant considéré comme né à terme à partir de 37 SA (semaines d’aménorrhée). Davantage que le poids et le terme, les conditions de sortie impliquent que le nouveau-né soit stable au plan cardiorespiratoire, que sa température soit normalement régulée, qu’il puisse téter la quantité de lait nécessaire à une croissance harmonieuse… et que ses parents se sentent prêts.
Le lait de référence pour le nouveau-né prématuré aussi est le lait de mère. Si l’allaitement n’est pas possible (non souhaité par la mère, en cas de manque de lait ou d’une contre-indication), une préparation infantile spécifique pour prématuré est indiquée, enrichie notamment en calcium, phosphore, acides gras polyinsaturés à longue chaîne et protéines. Sur la durée de cette alimentation particulière, elle est nécessaire jusqu’au terme théorique et/ou un poids de 3 kg. Elle peut être poursuivie jusqu’à trois mois après la sortie.
Les enfants nés prématurés et sortis de néonatologie sont nourris à la demande, au minimum toutes les 3 heures, particulièrement l’enfant prématuré dont le poids de sortie est inférieur à 2,5 kg. Les enfants prématurés allaités tètent toutes les trois heures environ, mais parfois beaucoup plus souvent. Le “baromètre“ de la croissance est bien sûr la pesée, une fois par semaine quand la prise est contrôlée (une préparation infantile), une à deux fois par semaine les premiers temps pour le sein. Une balance à la maison peut être anxiogène dans la mesure où un nouveau-né ne grossit pas régulièrement tous les jours, et que, par ailleurs, une pratique solitaire de la pesée ne répond pas aux multiples questions soulevées par une stagnation du poids par exemple… Il est donc plus adapté que la pesée soit faite chez un professionnel de santé ou en PMI.
La diversification
L’âge de la diversification se compte en âge corrigé et non en âge chronologique. Ainsi, pour un enfant prématuré né à 32 SA (avec deux mois d’avance), elle ne se fait pas entre 4 et 6 mois d’âge chronologique (qui est celui dont on tient compte pour les vaccins), mais entre 6 et 8 mois. Quant au modus operandi, mêmes principes que pour les nouveau-nés à terme, un peu de tout, assorti de lait 2e âge à partir de 5 mois d’âge corrigé, de lait de croissance à partir de 1 an, corrigé toujours. En cas d’allaitement maternel, il peut être poursuivi sans restriction.
« Le défi en néonatalogie, souligne-t-elle, c’est d’échapper au retard de croissance extra-utérin… Le bébé prématuré qui naît avec un poids normal pour son âge gestationnel (par exemple 1,600 kg à 32 SA) peut avoir une croissance post-natale sub-optimale pendant l’hospitalisation : 30 à 60 % des enfants prématurés présentent une restriction de croissance à la sortie des unités de soins ».
Enfin, un bébé né prématuré reçoit de la vitamine D, ainsi que des vitamines A, E et C, au moins jusqu’à 6 mois d’âge chronologique, l’enfant puisant ces vitamines chez sa mère en fin de grossesse ; après, la vitamine D seule est indiquée. À prévoir encore, pour les bébés prématurés, une supplémentation en fer jusqu’à 6 mois, sans contrôle de la ferritine.
Dernière précaution, comme pour les bébés nourris au sein, une ampoule de vitamine K (à 2 mg) pendant la durée de l’allaitement une fois par semaine. Une pratique française, en vertu du principe de précaution : un déficit en cette vitamine pourrait faire courir le risque d’une hémorragie cérébrale.
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