La dysplasie bronchopulmonaire (DBP) est une maladie pulmonaire chronique qui affecte les enfants nés prématurément. Les DBP observées par le passé (les anciennes DBP) étaient généralement la conséquence de stratégies de ventilation agressive. Au fil des ans, la qualité du traitement ventilatoire néonatal s’est améliorée, en raison notamment de l’utilisation anténatale des corticoïdes qui ont pour effet d’accélérer la maturation pulmonaire et de l’administration de surfactant tensio-actif exogène.
Cependant, seule l’incidence des DBP sévères a diminué, l’incidence globale est restée constante. C’est en réalité le taux de survie des plus petits prématurés qui contribue à l’amélioration de l’incidence globale de ces nouvelles DBP.
Une revue récente de la littérature rapporte l’état de santé général et pulmonaire d’adultes ayant survécu à une DBP (1). Ceux-ci ont présenté plus de problèmes dans l’enfance, l’adolescence et à l’âge adulte comparativement aux enfants prématurés sans DBP.
Le devenir de la fonction respiratoire
Des anomalies de la fonction pulmonaire ont été retrouvées chez des enfants et des adolescents ayant un antécédent de DBP. Les symptômes sont souvent décrits comme des épisodes récurrents de wheezing, de toux et une diminution de la tolérance à l’exercice (1,2). Ces enfants présentent une hyperréactivité à l’exercice qui est améliorée par l’administration d’un bronchodilatateur.
Il existe une obstruction des voies aériennes et une hyperréactivité de celles-ci, certains patients présentant également une diminution de la capacité pulmonaire. La prévalence de l’hyperréactivité bronchique est équivalente à celle retrouvée chez des enfants prématurés sans BDP (1).
Bien que les enfants porteurs d’une DBP et ceux souffrant d’asthme aient des symptômes semblables, la physiopathologie de ces deux affections semble différente. Les enfants porteurs d’une DBP et qui présentent une symptomatologie asthmatique peuvent répondre aux corticoïdes mais l’effet est moins évident que chez les asthmatiques (3). La majorité des enfants qui ont une DBP présente au CT-Scan des opacités linéaires et triangulaires, une perfusion en mosaïque et parfois un emphysème multifocal avec épaississement des parois bronchiques (4).
La résistance vasculaire étant augmentée dans les poumons, les enfants avec DBP sont susceptibles de développer une hypertrophie ventriculaire gauche et éventuellement une hypertrophie ventriculaire droite associée à une hypertension artérielle systémique (5). La survenue d’une hypertension artérielle pulmonaire et d’une insuffisance cardiaque font partie des complications possibles mais rares.
Troubles psychomoteurs et de la croissance
Les enfants présentant une DBP ont également un risque majoré d’anomalies neurodéveloppmentales avec troubles de la motricité globale et/ou fine retrouvés à l’âge de dix ans, dans certaines études, chez plus de la moitié des enfants avec DPB sévère, troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité, difficultés solaires.
Les problèmes de croissance sont habituels dès la naissance et se retrouvent plus tard dans l’enfance. Certaines études font état d’un retard de croissance mais d’autres, plus récentes, ne trouvent pas de différence dans la croissance après corrections des facteurs de confusion
Les études manquent donc pour évaluer le devenir non pulmonaire à l’âge adulte des enfants porteurs d’une DBP et il y a un besoin évident de recherches multidisciplinaires dans cette population.
Communication du Dr Elianne Vrijlandt, Groningen, Pays-Bas
(1) Gough A et al. Chest 2012;141:1554
(2) Fawke J et al. Care Med. 2010;182(2):237-45
(3) Pelkonen AS et al. Respir Med 2001;95:565
(4) Aukland SM et al. Am J Roentgenol 2006;187:1012
(5) Kinsella JP et al. Lancet 2006;367(9520):1421-31
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