Au décours de sa dernière réunion mensuelle, le groupe de coordination des procédures de reconnaissance mutuelle et décentralisées (CMDH), une instance de l’Agence européenne du médicament s’est prononcée en faveur d’une autorisation de mise sur le marché du nivolumab (Opdivo), un anticorps monoclonal ciblant le récepteur PD1 « programmed death1 », pour le traitement du mélanome avancé. L’instance recommande son utilisation en monothérapie. Il s’agit du premier anti-PD1 recommandé pour une AMM européenne dans le traitement du cancer.
L’anti-PD1 a déjà fait ses preuves
Deux anti-PD1, le nivolumab et le pembrolizumab, bénéficient déjà d’autorisations de mise sur le marché aux États-Unis, comme traitement de seconde ligne des mélanomes avancés résistants à l’anticorps anti-CTLA-4, ipilimumab, ou en traitement de première ligne des mélanomes avec mutation BRAF. La semaine dernière, des résultats présentés au congrès de l’association américaine pour la recherche sur le cancer (AACR) suggéraient que les anti-PD1 pourraient bientôt prendre la relève de l’ipilimumab, actuellement traitement de référence contre le mélanome avancé avec ou sans mutation BRAF.
Codéine contre-indiquée chez les moins de 12 ans
Le CMDH a également validé à l’unanimité les recommandations de mars 2015 du Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA), concernant l’utilisation de la codéine pour traiter les symptômes de la toux sèche ou du rhume chez les enfants.
L’instance contre-indique l’utilisation de codéine chez les moins de 12 ans, et chez les enfants et adolescents entre 12 et 18 ans présentant des troubles respiratoires. La codéine est déjà contre-indiquée pendant l’allaitement, et chez les sujets métaboliseurs ultrarapides CYP2D6, qui transforment la codéine en morphine plus rapidement que le reste de la population.
La France en avance
En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) n’a pas attendu le feu vert du CMSH pour prendre ces précautions. Dès les recommandations du PRAC publiées, l’agence avait signalé, le 20 mars 2015, et recommandé cette restriction d’utilisation. Pour rappel, en France, les spécialités à base de codéine étaient déjà contre-indiquées dans le traitement des toux sèches chez les enfants de moins de 30 mois.
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