L’intelligence artificielle s’immisce dans tous les domaines de la médecine et ne saurait épargner une discipline aussi technologique que la radiologie. Faut-il pour autant s’y diriger les yeux fermés ? Rien n’est moins sûr. Le Dr Marc Zins (GHP Saint-Joseph, Paris) préfère le terme d’intelligence augmentée à celui d’intelligence artificielle. Si le radiologue est doté d’outils qui l’ont parfois cantonné derrière sa console, « un radiologue augmenté est celui qui a la maîtrise intelligente de ses outils et qui s’extirpe de sa console pour rencontrer les patients, les soignants, la société, etc. ». On attend de l’intelligence augmentée qu’elle aide à la décision, réduise l’erreur humaine et permette d’améliorer ainsi la qualité des soins, mais aussi de gagner du temps, un temps qu’il faudra redonner au patient alors que le nombre de radiologues reste stable et devrait diminuer. Mais l’utilisation de ces outils va imposer une certaine « algorithmo-vigilance » pour garantir leur bon usage. Le Dr Ludovic Bordas (responsable IRM du Médipôle de Nanterre) tempère un peu cet enthousiasme. L’IA constitue une aide au diagnostic, mais ses temps de calculs sont parfois longs – même s’ils tendent à se raccourcir. « Et, surtout, les algorithmes actuels ne sont capables, pour le moment, de répondre qu’à une question simple telle que la détection de fractures ou de foyers pulmonaires sur une radiographie ou encore de cancers du sein sur une mammographie ». Avant leur utilisation en pratique, la pertinence clinique de ces algorithmes devra être évaluée.
Les nouveaux outils devraient permettre aussi de gagner du temps sur les protocoles, de réduire les doses et le contraste injecté et, de façon plus terre à terre, « de limiter les taches non médicales très chronophages du quotidien », espère aussi le Dr Thibaut Jacques (CHU de Lille).
Conférence de presse organisée par les JFR, séance de communications orales en imagerie intelligence artificielle
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