Un urologue de Bourges a été mis en examen ce mardi pour « homicide involontaire par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence ».
En janvier 2016, un patient de 60 ans était décédé au bloc opératoire lors d'une résection transurétrale de la prostate réalisée par ce chirurgien âgé de 59 ans.
Ce dernier a été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de pratiquer toute activité chirurgicale. Fin juin, l'Ordre des médecins de la région Centre l'avait déjà interdit d'exercice jusqu'au 26 octobre.
Le procureur de la République de Bourges, Vincent Bonnefoy, a qualifié le dossier de « complexe ». Le médecin « estime ne pas être responsable » du décès, a-t-il relevé. « Il a fourni des explications qui vont être soumises à un expert judiciaire par le juge d'instruction », a annoncé le magistrat.
« Une boucherie » selon des témoins
Selon la fille du patient, celui-ci était « en pleine forme » lorsqu'il a été décidé de l'opérer. L'homme était décédé après une importante hémorragie, selon le rapport de l'anesthésiste adressé à la direction et consulté par l'AFP.
Le jour de l'opération, le chirurgien était entré au bloc « agité, en colère ». Il avait procédé à l'intervention pour enlever un nodule à la prostate en effectuant des gestes « violents », qui avaient fini par percer la vessie, selon l'anesthésiste, avec des pertes de sang « effroyables ».
L'anesthésiste et des membres de l'équipe médicale s'étaient réunis après l'intervention et avaient estimé que « cette intervention était une véritable “boucherie” indigne de n'importe quel bloc opératoire », est-il écrit dans le rapport.
Au mois d'avril dernier, l'avocate du chirurgien mis en cause avait déclaré au « Quotidien » que son client avait été désigné « bouc émissaire » pour endosser une responsabilité qui le dépassait.
Le médecin risque une peine maximale de trois ans de prison et de 40 000 euros d’amende.
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