La télangiectasie hémorragique héréditaire (THH), qui concerne 1 personne sur 5 000, est la deuxième anomalie hémorragique la plus fréquente. Elle se traduit par la présence de télangiectasies et de malformations artérioveineuses dans divers tissus. Elle se manifeste principalement par des épistaxis récurrentes, souvent sévères, source d’anémies ferriprives, de consultations en urgence, d’hospitalisations et d’une altération de la qualité de vie (QOL). Le bévacizumab ou la thalidomide systémique pourraient avoir une certaine efficacité, mais aucune étude randomisée de taille suffisante n’avait jusqu’ici été menée.
Path-HHT, financé par le National Heart, Lung, and Blood Institute (NHLBI) américain, a étudié l’efficacité et la tolérance du pomalidomide (analogue de la thalidomide) dans la THH. Elle a randomisé 144 patients (âge moyen de 58,8 ans) en 2:1. Le score de gravité de l’épistaxis (ESS) moyen était de 5 à l’inclusion dans les deux groupes, soit une épistaxis modérée à sévère.
À 24 semaines, l’ESS a diminué en moyenne de 1,84 sous pomalidomide et de 0,89 sous placebo (- 0,95 ; p = 0,003). La différence entre les deux groupes est apparue dès 12 semaines (-0,52 ; p = 0,045). Le score de qualité de vie spécifique au HHT – classé de 0 à 16, le plus élevé correspondant à la plus mauvaise qualité de vie – a été significativement amélioré dans le groupe pomalidomide (-2,6 vs -1,2 à 24 semaines ; p = 0,015).
Les effets indésirables étaient plus fréquents sous pomalidomide : neutropénie légère à modérée (45 vs 10 %), constipation/diarrhée (60 vs 37 %), éruptions cutanées (36 vs 10 %). À noter une thrombose veineuse chez 2 % des patients de chaque groupe.
« La diminution des épistaxis est significative et cliniquement pertinente sous pomalidomide, ce qui entraîne une amélioration nette de la qualité de vie, résume le Dr Hanny Al-Samkari (Boston, Massachusetts). Cet essai nous propose une nouvelle approche systémique pour la prise en charge du THH. »
Des analyses complémentaires menées sur le plasma des patients de cette étude pourraient permettre d’identifier des biomarqueurs prédictifs de la réponse au pomalidomide.
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