L’infection par le VIH-1 s’accompagne de la constitution rapide d’un réservoir viral capable d’échapper aux antirétroviraux. Cependant, un traitement très précoce pourrait entraver le développement de ce réservoir et favoriser la rémission. Telle est l’hypothèse qui a été avancée, au début des années 2010, face au « Mississippi Baby ». Cet enfant, infecté in utero par le VIH et placé sous antirétroviraux dès son deuxième jour de vie, avait manifesté une rémission pendant 27 mois après interruption du traitement.
L’étude Impaact P1115 a été conduite afin de tester cette hypothèse. 54 nouveau-nés infectés in utero par le VIH-1 ont été recrutés, placés dès les 48 premières heures de vie sous antirétroviraux et suivis plusieurs années. Une interruption de traitement a été proposée pour ceux qui remplissaient les critères prédéfinis (compte de cellules T CD4+ normal pour leur âge, charge virale indétectable, sérologies négatives), et mise en œuvre chez six enfants d’Afrique subsaharienne âgés d’un peu plus de 5 ans, dont quatre filles. Pour être considérés en rémission, ces jeunes participants devaient conserver une charge virale indétectable pendant au moins 48 semaines après arrêt des antirétroviraux.
Preuve de concept
Parmi ces enfants, deux ont manifesté un rebond précoce (à 3 et 8 semaines de suivi). Les quatre autres ont atteint la rémission à 48 semaines. Ainsi, les auteurs concluent que cette étude fournit une preuve de concept de l’intérêt d’un traitement antirétroviral initié très précocement chez les nouveau-nés pour permettre une rémission.
Cependant, ils signalent que l’étude a été impactée par le Covid-19, qui a retardé de deux à trois ans la réalisation des suspensions de traitement. Par ailleurs, un suivi à long terme est requis pour s’assurer du résultat, un des enfants, initialement considéré comme en rémission, ayant manifesté un rebond à 80 semaines.
D’après la session « HIV across the Life Continuum: Pregnant People, Infants, Children, and Adolescent »
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