« LE QUOTIDIEN » - Quelle est la première chose que vous faites en arrivant au cabinet ?
Dr GÉRALD KIERZEK. - Je fais pipi et je me lave les mains… Un peu plus sérieusement, aux urgences, on a un rituel, c’est de prendre un petit déj’ tous ensemble. C’est un moment super important du travail en équipe. Alors on a instauré un planning de garde du petit déj’, chacun apporte les croissants à tour de rôle. À la boulangerie, ils nous connaissent bien… ils nous font 10 % !
La question qu'on vous pose le plus souvent en tant que médecin ?
« Vous êtes marié ? »… [rires]… Ce qu’on me demande très fréquemment, c’est comment j’arrive à faire de la radio, de la télé, tout en étant médecin… Est-ce que je suis un vrai médecin ? Comment je fais pour trouver l’équilibre entre toutes ces activités ? Je réponds que c’est le même métier. Quand je suis sur les plateaux, c’est toujours le médecin de l’hôpital qui explique et informe les patients, sauf que ça se passe en dehors du cadre habituel. Les conseils que je donne sont les mêmes que ceux que je donne en colloque singulier. La différence, c'est qu'à travers la radio et la télé, je touche des millions de personnes.
Le patient le plus insolite que vous ayez rencontré ?
Plus que les patients, ce sont les endroits où ils vivent qui m’ont marqué. En tant que médecin du SMUR, j’ai vu des choses assez étonnantes. Je pense par exemple au syndrome de Diogène, ces patients qui vivent dans des capharnaüms. Je me rappelle d’un cas à Bastille où on a été obligé de porter nos tenues de protection NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique, NDLR], tellement l’odeur était forte. C’était une vieille dame qui vivait là depuis des années et des années, au milieu d’un amoncellement de détritus. À l’inverse, j’ai vu des appartements somptueux avec vue sur la tour Eiffel, où je ne serais jamais entré si je ne faisais pas ce métier. Parfois, c’est le décalage entre le patient et l’endroit où il vit qui est très surprenant. Parfois, c’est leur comportement qui surprend… Je pense à une ministre qui avait appelé pour une crise d’angoisse, une décompensation psychiatrique. On ne citera pas son nom évidemment ! C’est tout ça la médecine d’urgence !
Si vous deviez résumer la loi de santé en un mot ?
Démédicalisation. Dans le sens déprofessionalisation. On enlève aux médecins le pouvoir de faire les choses.
La raison pour laquelle vous êtes médecin ?
La vocation. Ça m’est tombé dessus très tôt. Dès l'âge de 13 ans, j’étais secouriste et je passais mes week-ends dans les ambulances du SAMU. Je n’ai pas eu à me poser de questions sur ce que je voulais faire, je me suis programmé pour être médecin. Après, tout m'a paru très facile.
Et si vous deviez changer de métier ?
Question difficile… J’ai déjà l’impression de faire plein de métiers dont le fil conducteur, c’est médecin. Animateur radio, je ne le conçois pas en dehors de la médecine. Peut-être avocat, puisque j’ai un doctorat de droit… Avocat d’affaires. Pourquoi ? Pour gagner beaucoup d'argent, bien sûr ;-)
(*) Aux éditions Robert Laffont (288 pages).
Dr GÉRALD KIERZEK. - Je fais pipi et je me lave les mains… Un peu plus sérieusement, aux urgences, on a un rituel, c’est de prendre un petit déj’ tous ensemble. C’est un moment super important du travail en équipe. Alors on a instauré un planning de garde du petit déj’, chacun apporte les croissants à tour de rôle. À la boulangerie, ils nous connaissent bien… ils nous font 10 % !
La question qu'on vous pose le plus souvent en tant que médecin ?
« Vous êtes marié ? »… [rires]… Ce qu’on me demande très fréquemment, c’est comment j’arrive à faire de la radio, de la télé, tout en étant médecin… Est-ce que je suis un vrai médecin ? Comment je fais pour trouver l’équilibre entre toutes ces activités ? Je réponds que c’est le même métier. Quand je suis sur les plateaux, c’est toujours le médecin de l’hôpital qui explique et informe les patients, sauf que ça se passe en dehors du cadre habituel. Les conseils que je donne sont les mêmes que ceux que je donne en colloque singulier. La différence, c'est qu'à travers la radio et la télé, je touche des millions de personnes.
Le patient le plus insolite que vous ayez rencontré ?
Plus que les patients, ce sont les endroits où ils vivent qui m’ont marqué. En tant que médecin du SMUR, j’ai vu des choses assez étonnantes. Je pense par exemple au syndrome de Diogène, ces patients qui vivent dans des capharnaüms. Je me rappelle d’un cas à Bastille où on a été obligé de porter nos tenues de protection NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique, NDLR], tellement l’odeur était forte. C’était une vieille dame qui vivait là depuis des années et des années, au milieu d’un amoncellement de détritus. À l’inverse, j’ai vu des appartements somptueux avec vue sur la tour Eiffel, où je ne serais jamais entré si je ne faisais pas ce métier. Parfois, c’est le décalage entre le patient et l’endroit où il vit qui est très surprenant. Parfois, c’est leur comportement qui surprend… Je pense à une ministre qui avait appelé pour une crise d’angoisse, une décompensation psychiatrique. On ne citera pas son nom évidemment ! C’est tout ça la médecine d’urgence !
Si vous deviez résumer la loi de santé en un mot ?
Démédicalisation. Dans le sens déprofessionalisation. On enlève aux médecins le pouvoir de faire les choses.
La raison pour laquelle vous êtes médecin ?
La vocation. Ça m’est tombé dessus très tôt. Dès l'âge de 13 ans, j’étais secouriste et je passais mes week-ends dans les ambulances du SAMU. Je n’ai pas eu à me poser de questions sur ce que je voulais faire, je me suis programmé pour être médecin. Après, tout m'a paru très facile.
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(*) Aux éditions Robert Laffont (288 pages).
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