La prise en charge du diabète constitue un enjeu de santé publique. Mais il n’est pas si facile de faire adhérer les patients au suivi, de le mettre en œuvre, bref d’appliquer les recommandations dans la vraie vie. C’est encore plus problématique avec les populations précaires. Dans ce contexte, une structure multidisciplinaire ambulatoire de type hôpital de jour est-elle une solution efficace, mais aussi « coût-efficace » ? Une étude médico-économique menée au Centre universitaire du diabète et de ses complications (CUDC) situé au sein de l’hôpital Lariboisière (doté de dossiers médicaux dématérialisés) suggère que c’est le cas. Ses résultats étaient présentés en avant-première au congrès de la SFD par le Pr Jean-Pierre Riveline (CHU Lariboisière, Paris).
L’analyse compare les prises en charge au CUDC et en ville. Les patients « ville » ont été tirés au sort dans la base de la direction régionale du Service médical d’Île-de-France et appariés à ceux pris en charge durant quatre mois consécutifs au CUDC. L’évaluation porte sur un an de soins.
Les critères sont le coût de la prise en charge, mais aussi le pourcentage de patients en accord avec les sept recommandations de la HAS : annuellement, trois consultations médicales, un ECG, un fond d’œil, quatre HbA1c, un dosage de lipides, un de créatinine et un d’albumine.
L’étude porte sur 274 sujets, d’en moyenne 59 ans, dont 60 % sont des hommes. Seule différence notable : 7 % des patients du CUDC bénéficiaient d’une aide pour leur complémentaire santé, contre 10 % dans le groupe ville, et 2 % de l’aide médicale d’État, alors qu’aucun n’en bénéficiait dans le groupe ville.
Dans le groupe de patients CUDC, 20 % de patients de plus que dans le groupe ville ont été suivis conformément aux recommandations. Une différence en faveur du CUDC est observée pour chacun des sept items du suivi recommandé.
La différence de coût elle est quant à elle modérée. La prise en charge multidisciplinaire au CUDC revient seulement à 90 euros de plus que celle en ville. Elle induit même très probablement, à long terme, une diminution des coûts de santé, si l’on considère que le respect des recommandations est associé à une moindre morbimortalité et diminue le nombre d’hospitalisations ultérieures.
Communication CO-024
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