Fréquente et mortelle, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) touche 3,5 millions de français(es) (car, contrairement au stéréotype, les femmes sont aussi touchées) et en tue 18 000 par an. Les deux-tiers des cas ne sont pas diagnostiqués. La prise en charge s’élève à 700 millions d’euros rien que pour les hospitalisations. « Pourtant, la BPCO est une maladie traitable et évitable », précise le Dr Frédéric Le Guillou, président de l’association BPCO (2). Ce constat a conduit pneumologues et associations de patients (1) à élaborer un livre blanc de la BPCO, dont l’objectif est d’en faire une priorité de santé publique.
Dix recommandations sont proposées. Avant tout, reconnaître la BPCO comme une grande cause nationale de santé du quinquennat à travers un « plan d’action BPCO 2018-2022 ». Il faudra ensuite sensibiliser patients et professionnels au diagnostic et à la prise en charge ; réformer celle-ci et renforcer l’accès aux thérapies, y compris innovantes. « La détection dès les premiers stades de la maladie est essentielle, pour proposer au plus tôt une prise en charge adaptée et optimale du patient et éviter exacerbations et hospitalisations », insiste le Dr Le Guillou.
Une expérimentation de mesure du souffle par les médecins généralistes (MG) a été lancée par la caisse nationale d’Assurance-maladie (CNAM) dans trois régions pilotes de France (Gironde, Pas-de-Calais, Essonne). « Le repérage de la BPCO pourrait également être fait par les pharmaciens, qui connaissent très bien les patients et leurs comorbidités, puisqu’ils les voient tous les mois pour le renouvellement de leurs ordonnances », considère le Dr Le Guillou. Sur le plan des thérapeutiques, la réhabilitation respiratoire et l’activité physiques, bien qu’efficaces, sont insuffisamment soutenues.
Une large mobilisation
La Journée mondiale de la BPCO, le 15 novembre 2017, a été l’occasion de faire passer ces recommandations. Message reçu par la ministre des Solidarités et de la Santé, qui a ouvert les 10e rencontres de l'association BPCO au Sénat. Plusieurs réunions ont été planifiées entre les associations et son ministère ainsi que celui de la recherche. « Nous souhaitons aussi collaborer avec le ministère de l’éducation, afin d’élaborer une véritable politique d’éducation à la santé », souligne le Dr Le Guillou.
Entretien avec le Dr Frédéric Le Guillou, président de l’association BPCO
(1) Société de pneumologie de langue française (SPLF), fédération française de pneumologie (FFP), association de la BPCO, fédération française des associations et amicales de malades, insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR), fondation du souffle.
(2) http://www.bpco-asso.com
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