La prématurité d’indication médicale (césarienne élective ou induction du travail) est en nette augmentation : elle représenterait aujourd’hui près de 40 % des naissances. Par ailleurs, la prématurité en général (spontanée ou induite) est, en très grande partie, liée au nombre plus élevé de naissances prématurées proches du terme, entre 34 et 36 semaines d’aménorrhée (SA).
Un certain nombre de facteurs de risque de prématurité ont été identifiés : les mauvaises conditions socio-économiques, le statut monoparental, l’âge maternel (jeune ou, plus souvent, élevé, facteur favorisant de complications de la grossesse), les grossesses multiples (de jumeaux maintenant, plutôt que de triplés) inhérentes aux techniques de procréation médicalement assistée, ou les antécédents de prématurité. Les pathologies de la grossesse, dépistées plus attentivement, entraînent elles aussi une prématurité, spontanée ou médicalement programmée, soit pour des raisons maternelles (un diabète gestationnel), soit pour des raisons fœtales (un retard de croissance intra-utérin d’origine vasculaire placentaire).
Cette prématurité croissante plaide en faveur d’une amélioration du suivi des grossesses, avec un dépistage précoce, dès le premier trimestre, des facteurs de risque de complications périnatales. « Les femmes enceintes à risque doivent être adressées à une consultation spécialisée d’une maternité, sans attendre le 3e trimestre comme habituellement en l’absence de facteur de risque, conseille le Dr Jean-François Magny, en cas notamment de pathologie maternelle chronique (hypertension artérielle, maladie auto-immune, insuffisance rénale ou insuffisance cardiaque), de grossesses multiples, de malformations utérines, d’antécédents de prématurité ou de petit poids de naissance, d’absorption de toxiques (tabac, alcool, etc.). »
Objet de soins rapprochés
Le nouveau-né prématuré, et systématiquement s’il est né avant 7 mois (33 SA), doit bénéficier d’un suivi spécialisé au sein d’un réseau périnatal, de suivi d’enfants vulnérables, par des pédiatres formés spécifiquement à la connaissance du développement de l’enfant. Il sort de la maternité avec un premier rendez-vous programmé avec le spécialiste, puis sera régulièrement convoqué tous les trois, quatre ou six mois, selon le degré de prématurité, jusqu’à l’âge du cours préparatoire. « On se préoccupe, décrit le Dr Magny, du développement neuropsychomoteur, de la croissance, de la nutrition, de la fonction respiratoire (avec s’il le faut des injections préventives d’anticorps monoclonaux anti-VRS). » Un suivi qui complète celui que le médecin de famille exerce naturellement. Autre recours pour la surveillance et la prise en charge de ces enfants, des structures départementales, les CAMSP (centres d’action médico-sociale précoce) où des professionnels de la petite enfance (pédiatres, neuropédiatres, kinésithérapeutes, orthophonistes, psychomotriciens, ergothérapeutes, psychologues, etc.) s’assurent du bon développement, de 0 à 6 ans, des anciens prématurés en particulier.
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