Si la majorité des rhinosinusites de l’enfant est d’origine virale, 10 % des cas sont susceptibles de présenter une surinfection bactérienne à pneumocoque, Haemophilus influenza, Moraxella catarrhalis ou plus rarement staphylocoque doré, voire des germes anaérobies. Certains facteurs anatomiques, muqueux, immunodépressifs ou la présence d’un corps étranger obstruant une fosse nasale peuvent favoriser une sinusite, voire sa chronisation.
Un examen clinique complet permet d’éliminer une autre cause infectieuse, comme une otite moyenne aiguë. Un avis ophtalmologique est demandé devant toute ethmoïdite avec atteinte oculaire ou en cas de suspicion d’atteinte oculaire dans le cas d’une sphénoïdite ou d’une sinusite frontale. L’examen doit aussi rechercher des éléments en faveur d’un syndrome méningé ou d’une thrombophlébite cérébrale. Pour les suspicions de rhinosinusites compliquées, des examens radiologiques et biologiques complémentaires pourront être menés.
Les formes qui passent à la chronicité
Au-delà de 10 jours s’installe une forme subaiguë caractérisée par une rhinorrhée claire ou parfois purulente, une obstruction nasale, une toux inconstante et une fièvre souvent inférieure à 39 °C. À un stade aigu, des douleurs de sinusite maxillaire au niveau des joues peuvent apparaître au-delà de 3 ans mais restent rares en dessous de 6 ans. Le traitement comporte des lavages de nez au sérum physiologique, un mouchage efficace dès que l’enfant sait le faire, des antalgiques de classe I ou II ou des corticoïdes oraux dans les formes hyperalgiques. L’antibiothérapie n’est pas indiquée d’emblée quand les symptômes restent d’intensité modérée.
Dans sa forme sévère, la sinusite est assez rare chef l’enfant. Elle se traduit le plus souvent par une éthmoïdite chez les moins de 6 ans ou par une sinusite compliquée chez les plus grands.
Plusieurs typologies de sinusites compliquées peuvent survenir chez l’enfant plus âgé : sinusite bloquée, complications ophtalmologiques, neurologiques, osseuses, cutanées, syndrome septique… Le traitement antibiotique est instauré et un drainage chirurgical en urgence réalisé. La sinusite devient chronique au-delà de 4 mois d’évolution. Assez fréquentes, elles sont en rapport avec une rhinosinusite aiguë banale non traitée ou en lien avec des facteurs de risque négligés. Le traitement étiologique et symptomatique comporte généralement des corticoïdes par voie nasale (autorisés dès 3 ans pour certaines spécialités).
Article précédent
Des pistes pour mieux repérer la maltraitance chez le tout-petit
Article suivant
La prématurité, un phénomène en croissance
L’hygiène fessière du nourrisson : ni trop, ni trop peu
Des pistes pour mieux repérer la maltraitance chez le tout-petit
Repérer les formes compliquées
La prématurité, un phénomène en croissance
Ne pas passer à côté du diagnostic d’infection urinaire du nourrisson
Comment la définir chez les tout petits ?
Des recommandations nécessaires pour le couchage des nourrissons
Allaitement maternel : des bénéfices pour toute la vie
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature