Dès le mois d’avril, une infirmière du CHU de Toulouse sillonnera les routes du Gers pour une campagne de 4 mois. Au volant de son camion équipé, elle réalisera gratuitement des examens de dépistage (rétinopathie, artériopathie des membres inférieurs, albuminurie), auprès des diabétiques ; en particulier celle dont le suivi n’est pas à jour ou dont le dernier bilan date de plus d’un an.
« C’est le principe du réseau Diamip*, lancé en 2010 pour améliorer le suivi des patients diabétiques de Midi-Pyrénées. Les clichés réalisés sur place sont immédiatement transmis par satellite puis interprétés à distance par des médecins (ophtalmologues, cardiologues, diabétologues) », explique le Dr Marie-Christine Chauchard, diabétologue au CHU de Rangueil et médecin coordinateur du réseau. Les résultats sont ensuite transmis au médecin traitant par la messagerie sécurisée médimail, ainsi qu’au patient.
Un patient sur 2 est adressé par son médecin
Une étude, réalisée entre 2001 et 2007, avait révélé un mauvais bilan des complications chroniques liées au diabète dans cette région très rurale, faute d’un suivi suffisant. Le choix d’une unité mobile itinérante a donc été fait pour aller au plus près des patients. Au départ, le camion se postait sur la place du village après avoir prévenu la population via la CPAM et les médias locaux. L’infirmière recevait sans rendez-vous les diabétiques qui le souhaitaient ; mais aujourd’hui pour plus d’efficacité les médecins du réseau DIAMIP ont mis en place un partenariat avec les généralistes sur place. « Nous leur proposons s’ils le souhaitent de nous adresser certains de leurs patients et le succès est au rendez-vous : au départ à peine 15 % des patients étaient adressés par leur médecin traitant, aujourd’hui c’est un sur deux », se félicite le Dr Chauchard qui estime que « cette campagne est aussi un vrai service rendu aux médecins ». Concernant les recherches de complications pour le pied diabétique par exemple, l’étude de départ avait révélé qu’à peine 6 % des généralistes disposaient d’un mono filament pour tester la sensibilité du pied dans leur cabinet. Le camion appartient au CHU, et un partenariat avec le CNES permet la transmission immédiate des clichés, tandis que le réseau DIAMIP est le principal financeur via des fonds publics.
Si ces campagnes ne remplacent pas un suivi spécialisé, elles rencontrent un vif succès avec plus de 2 000 personnes diabétiques dépistées depuis 2010, 570 uniquement en 2014 et ce chiffre ne cesse de progresser. En 2015 après le Gers, c’est dans le Lot que le camion fera une nouvelle campagne en octobre et novembre prochains.
Plus d’infos sur www.diamip.org
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