Le tribunal de grande instance (TGI) de Toulon a condamné le 23 novembre le Centre libre d'enseignement supérieur international (Clesi, ex-Pessoa) à « cesser de dispenser des formations en kinésithérapie dans l'ensemble de ses établissements situés en France », saluent l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes (CNOMK), la fédération des étudiants (FNEK) et un syndicat national (SNMKR) dans un texte commun.
Il s'agit d'une « victoire judiciaire » pour la profession. « Les étudiants ont totalement été abusés, explique leur fédération nationale (FNEK). Ils ne se rendent pas compte que le Clesi n'est pas une école légitime ». Cette décision de fermeture concernerait « plusieurs centaines d'étudiants ». Les structures syndicales ont réclamé une rencontre avec leur tutelle pour envisager l'avenir de ces jeunes actuellement scolarisés.
Procédures
Ouvert en 2012 sur les campus de Toulon puis de Béziers, le Clesi a fait couler beaucoup d'encre et fait l'objet de plusieurs procédures judiciaires. Cette école privée a ouvert la voie des formations santé parallèles à la très sélective PACES (première année commune aux études de santé). Elle est accusée de contourner le numerus clausus, en offrant une nouvelle chance aux recalés de la PACES moyennant finance.
« Le Clesi cible les étudiants malheureux de la PACES ou ne désirant pas passer par ce concours universitaire en leur proposant une voie alternative, expliquent les représentants des kinés dans un communiqué commun. À l’issue d'une formation de quatre ans, les étudiants devaient obtenir un diplôme délivré par les universités partenaires roumaines et portugaises ».
Pour les ordinaux et syndicats, qui avaient assigné le Clesi en justice, l'établissement n'est pas dans les clous faute d'agrément du ministère de la Santé et de l'Enseignement supérieur. « Le TGI de Toulon a retenu que faute d'avoir obtenu l'agrément, l'association Clesi dispense une formation de manière illicite et qu'elle porte ainsi directement atteinte à l'image de la profession », notent-ils.
L'école perquisitionnée fin novembre
Fin 2016 déjà, l'établissement s'était vu contraint par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence de fermer sa filière dentaire. La Fédération des syndicats dentaires libéraux (FSDL), lancée dans une bataille judiciaire depuis 2014, a toutefois été alertée il y a quelques mois par le directeur du site de Béziers de la poursuite des cours d'odontologie. « La décision de la fermeture a été rendue en septembre 2016, l'établissement avait deux mois pour s'y conformer. Nous avons appris que les cours se poursuivaient en 2017. Ils n'étaient plus intitulés "odontologie" mais "sciences humaines" », explique Patrick Solera, président de la FSDL.
Face à ce nouveau rebondissement, le juge du TGI de Toulon a autorisé la saisie de preuves sur les deux sites du Clesi. « Une perquisition avec un huissier a été réalisée le 23 novembre dans leurs locaux à Béziers et à Toulon », assure Patrick Solera.
« Une centaine d'étudiants en dentaire sont actuellement sur les sites », ajoute le président de FSDL. Les étudiants en dentaire du Clesi effectuaient deux années en France avant d'être envoyés au Portugal ou à Dublin pour finir leurs études. « Tous les frais sont à leur charge, parfois l'année coûte 10 000 euros. C'est une inscription au fric et ils sont envoyés de pays en pays », tacle Patrick Solera.
En septembre, une énième polémique avait éclaté. Dans le Var, trois jeunes diplômés du Clesi se sont inscrits à l'Ordre des dentistes, au grand dam des syndicats.
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes
Temps de travail des internes : le gouvernement rappelle à l’ordre les CHU
Les doyens veulent créer un « service médical à la Nation » pour les jeunes médecins, les juniors tiquent
Banderole sexiste à l'université de Tours : ouverture d'une enquête pénale