Présidentielle : les étudiants en médecine réclament une formation personnalisée et proche de la réalité du terrain

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Publié le 29/03/2017
Livre blanc

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Crédit photo : DR

L'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) a publié ce mercredi un livre blanc rassemblant ses propositions à destination des candidats à l'élection présidentielle. Ce document d'une trentaine de pages et d'une centaine de recommandations est découpé en trois chapitres consacrés à la formation, l'évolution de l'exercice médical et l'avenir du système de santé.

Les carabins estiment que la formation en second cycle doit être centrée sur la construction du projet professionnel. « La formation médicale est aujourd'hui trop souvent résumée aux seules notes obtenues sur des épreuves ayant pour unique objectif de classer les étudiants : les épreuves classantes nationales (ECN) », constate-t-elle.

Refonte de la formation : plus de stages, de numérique et de doubles cursus

Pour répondre à l'évolution des nouveaux métiers en médecine, l'ANEMF souhaite diversifier les modalités d'admission dans les études de santé pour sortir d'une sélection basée sur les capacités académiques. Les étudiants veulent également avoir une meilleure lisibilité et accessibilité aux doubles cursus et passerelles (droits, sciences, management, économie, etc.) 

L'association estime que les cours magistraux sont « pédagogiquement dépassés ». Ils appellent les universités à se saisir de nouvelles méthodes d'apprentissage et à investir dans l'innovation pédagogique numérique. Ceci implique de développer les centres de simulation pour rapprocher apprentissage théorique et clinique grâce à des mannequins haute-fidélité et serious games. « Il faut investir dans les ressources humaines pour que les étudiants puissent être formés à cette nouvelle pédagogie », insiste Quentin Hennion-Imbault, en charge des études médicales à l'ANEMF.

L'association propose de former les enseignants, chefs de clinique à ces nouveaux enjeux. Les carabins veulent un enseignement relatif à la santé et aux pratiques de demain, comme la médecine 4P (prédictive, préventive, personnalisé, participative), le management ou la santé mentale.

L'ANEMF souhaite aussi que les futurs médecins aient une formation pratique plus précoce grâce à des stages en ambulatoire, notamment en maison de santé pluridisciplinaire. L'association suggère que les étudiants ayant déjà un projet professionnel abouti et réfléchi puissent « s'émanciper de la logique compétitive » des épreuves classantes nationales informatisées (ECNi). 

L'accompagnement psychologique, une priorité

Enfin, l'ANEMF propose la mise en place « d'un accompagnement psychologique des étudiants pour lutter contre la perte de sens qu'éprouvent de nombreux étudiants » dans leur cursus ou stages. « L'hôpital est en tension, les enseignants ont moins de temps pour s'occuper des externes. Résultat, ils peinent plus qu'avant à trouver leur utilité », commente William Gens, en charge des perspectives professionnelles à l'ANEMF. Selon le bureau, un étudiant hospitalier doit apprendre « le soin » lors des stages et non « les tâches administratives » qui ne relèvent pas de leur compétence.

Enfin, sur le plan de l'attractivité des carrières, les carabins proposent de déployer des internats ruraux pour permettre de réfléchir à un projet professionnel dans ces zones sous-dotées. Ils considèrent qu'un guichet unique interprofessionnel d'accompagnement à l'installation doit être créé au sein des agences régionales de santé (ARS). La problématique des déserts médicaux, comme l'ensemble des structures jeunes, doit être une priorité. À ce titre, les carabins veulent renforcer le recrutement de maîtres de stage universitaires et la mise en place d'incitations pour fidéliser les internes dans certains territoires.


Source : lequotidiendumedecin.fr