Sept années de travail ont été nécessaires pour donner un second souffle à l'internat et de post-internat. La réforme visant à moderniser le 3e cycle des études de médecine entrera en vigueur pour l'ensemble des nouveaux internes à la rentrée 2017.
Le décret paru au « JO » signe la disparation des diplômes d'études spécialisées complémentaires (DESC). Les étudiants ayant passé les ECNi 2017 auront la possibilité de choisir entre 39 diplômes d'études spécialisées (DES) et 4 co-DES. La médecine d'urgence, la médecine légale et la gériatrie font leur entrée dans cette liste. La durée de chaque DES va être revue. Sauf changement de dernière minute, les diplômes seront fixés à 6 ans pour la chirurgie, 4 ou 5 ans pour les spécialités médicales et 3 ans pour la médecine générale (elle pourrait à terme passer à 4 ans). Un décret attendu au premier trimestre 2017 fixera définitivement la durée des DES.
Le portfolio en discussion
Sur le fond, le déroulement général de l'internat a été harmonisé. Dès novembre 2017, la formation comprendra trois phases auxquelles correspondent des stages de trois niveaux. Une première phase, dite « socle », d'un an, permettra d'acquérir les connaissances et compétences initiales. La phase 2, « d'approfondissement » durera deux ou trois ans et la phase 3 de « consolidation » d'un an à deux ans. « Les internes seront évalués à la fin de chaque phase, s'ils ne remplissent pas les critères, ils ne sont pas reçus dans la suivante », souligne le Pr Benoît Schlemmer, ancien doyen de Paris VII, pilote de la réforme.
Les modalités de suivi de l'interne et d'évaluation seront également renforcées. Une revendication forte portée par l'Intersyndicat national des internes (ISNI). « Nous souhaitons que les enseignements soient de niveau équivalent, de qualité et uniformisés », explique Olivier Le Pennetier, nouveau président de l'ISNI. La question de l'intégration d'un portfolio dans le suivi d'acquisition des compétences des internes au cours de chaque phase est toujours en débat. « Rien n'est écrit pour l'instant », précise le chef de file des internes. Néanmoins le Pr Schlemmer assure qu'un groupe de travail s'est attelé à la rédaction du contenu du portfolio.
Un nouveau statut d'assistant spécialiste du 3e cycle
Enfin, la réforme introduit un nouveau statut hospitalier d'assistant spécialiste du 3e cycle pour les internes en fin de cursus (phase 3), excepté pour les internes de médecine générale dont le DES reste fixé à 3 ans. « Un statut ambulatoire équivalent sera envisagé si jamais notre DES passe à 4 ans, ce à quoi nous sommes aujourd'hui opposés », explique Camille Tricart, présidente de l'Intersyndicale des internes de médecine générale (ISNAR-IMG).
« Ce nouveau statut aura un cadre formateur, c'est une mise en autonomie progressive », explique le Pr Schlemmer. Avec des nouvelles responsabilités, l'ISNI espère une revalorisation de la rémunération des futurs assistants spécialistes du 3e cycle. « Les internes auront des plages de consultation et de chirurgie à leur nom, c'est une transition progressive vers des responsabilités de seniors », justifie Olivier Le Pennetier.
L'ISNI a eu l'assurance que la réforme n'entraînerait pas de réduction des effectifs de postes d'assistant spécialiste et de chef de clinique (CCA).
Le travail n'est pas encore terminé. Selon notre décompte, 13 arrêtés sont attendus au premier trimestre 2017. Ils définiront les maquettes de chaque DES, les modalités d'accès aux options et formations spécialisées transversales (FST), l'organisation de la validation des connaissances, le suivi du contrat de formation ou encore l'organisation des stages.
« La première pierre a été posée avec la publication de la liste des DES, la deuxième avec la publication de l'architecture du 3e cycle, il s'agit d'un travail de longue haleine mené avec le Pr Schlemmer, commente Olivier Le Pennetier, Toutefois, il faut garder à l'esprit que l'ensemble de l'édifice est attendu dès la rentrée 2017. Il faut une accélération. C'est un vrai challenge. »
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