Tout comme les médecins de spécialités à risque, la HAS accréditera t-elle un jour le médecin généraliste parce qu’il aura mis en place des procédures de « sécurisation de sa pratique » au sein de son cabinet ? Le propos n’est pas à l’ordre du jour de la Mission Sécurité du Patient de la HAS. Du moins pour le médecin généraliste installé en ville.
Selon le Dr Laetitia May-Michelangeli, chef de ce service : « Pour le généraliste notamment, notre objectif n’est pas celui d’une certification, ni même d’une recommandation. Nous cherchons à développer une pédagogie de la sécurité du patient en ville ». Dernière née à la HAS, cette mission coordonne, en effet, tous les sujets sécurité du patient aussi bien à l’hôpital qu’en ville. Avec toutes les actions en lien avec le programme National sur la Sécurité des Patients : information du patient en tant que co-acteur de sa sécurité, déclaration et prise en compte des événements indésirables associés aux soins dans une logique d’apprentissage et d’amélioration des pratiques et amélioration de la culture de sécurité par la mise en place de formations à la sécurité des patients.
Une lettre électronique bimensuelle
L’une des dernières initiatives de cette mission est la réalisation d’une lettre électronique bimensuelle intitulée « Sécurité du patient et pratique ». Une autre initiative est le développement d’un questionnaire sur la sécurité des patients en cabinet de ville. Une liste de 18 questions est proposée à des groupes de généralistes dans toute la France. On les interroge sur leurs connaissances de la notion d’événements indésirables, on leur propose une situation à risque puis on les questionne sur leur manière de réagir, sur le type de démarche qu’ils mettent en œuvre pour éviter une récidive, sur le mode d’analyse de l’événement a posteriori, etc.
À terme, le bilan des questionnaires permettra de faire émerger des « profils de sécurité » auxquels tout médecin pourra se confronter. Et, dans l’idéal, opter pour un DPC qui corresponde à ses besoins. Mais si rien de contraignant n’est à l’horizon pour les cabinets de médecine de ville, les maisons de santé pluri-professionnelles pourraient à terme faire l’objet d’une certification. « Leur mode de fonctionnement étant, au final, assez proche de celui d’une organisation de soins que dans d’autres pays, on accrédite/certifie au même titre que les hôpitaux », explique le Dr Laetitia May-Michelangeli.
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