Déserts : un activisme à l'efficacité limitée

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Publié le 04/05/2017
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En matière de répartition des praticiens libéraux, le bilan n'est pas négligeable. Mais si les initiatives ont été nombreuses, les résultats se révèlent mitigés.

François Hollande avait promis un « plan d'aide à l'installation des jeunes médecins ». C'est dans cet esprit que Marisol Touraine a présenté dès décembre 2012 son pacte territoire-santé. Mesures phare, le contrat d'engagement de service public (CESP), prévoit l'attribution d'une bourse aux étudiants en échange de leur engagement à s'installer dans une zone sous-dense. Fin 2016, il avait séduit 1 750 étudiants ; ils devraient être 2 100 en 2017.

Autre volet du pacte, le dispositif du praticien territorial de médecine générale (PTMG), qui garantit un revenu mensuel de 6 900 euros brut en échange d'une installation dans une zone sous dotée. Début 2017, mille étudiants l'avaient choisi. Sa variante, le praticien territorial de médecine ambulatoire (PTMA) garantit une couverture maternité/paternité aux médecins en zone sous dotée. Le ministère espère avoir signé 2 300 contrats PTMG/PTMA fin 2017.

Le candidat Hollande s'était engagé à ce que tous les Français aient un accès à un service d'urgence en moins d'une demi-heure. Difficile de vérifier si cet engagement a été tenu mais Marisol Touraine a multiplié par quatre les effectifs de médecins correspondants SAMU depuis 2012, pour atteindre le nombre de 580.

Autre engagement présidentiel, « favoriser une meilleure répartition des médecins grâce à la création de maisons de santé ». En la matière, une impulsion a été donnée. En janvier 2012, on recensait 235 MSP, il y en avait 910 début mars 2017 ! Marisol Touraine assure que le cap des 1 200 structures sera atteint fin 2017, même si certaines réalisations d'élus locaux laissent à désirer. Dans un autre registre, le gouvernement a mis en place très récemment un numéro d'appel de la permanence des soins (PDS), le 116 117. Il doit faciliter l’accès à un généraliste aux heures de garde.

Si l'activisme du gouvernement a été indéniable, les résultats restent modestes. Le ministère a mis en place un indicateur, baptisé accessibilité potentielle localisée (APL), permettant de cibler les zones où l'accès aux soins laisse à désirer. Selon les calculs de MG France, 4,7 millions de Français vivraient dans une zone de « très faible accessibilité » à un généraliste, et 36,9 millions en zone de « faible accessibilité ». La profession salue du moins la position constante du gouvernement qui s'est refusé à toute remise en cause de la liberté d'installation. 

 

 

 


Source : Le Quotidien du médecin: 9578