Même si son syndicat (SML) a perdu du terrain, le Dr Thierry Labarthe, 50 ans, a obtenu la confiance de ses pairs pour présider l'URPS Bretagne dans un esprit collégial. Comme dans d'autres régions, le jeu des coalitions a fonctionné, explique le généraliste à Chantepie, près de Rennes. « On a décidé de former un binôme, avec un vice-président d'Avenir Spé, pour que cette élection soit au service d'un projet commun ».
Pas question de céder à la « guéguerre intersyndicale ». « On aurait pu mettre de côté les élus CSMF et MG France. Mais on avait apprécié de travailler avec ces médecins lors de la dernière mandature. Seule l'UFML a décliné notre invitation », regrette-t-il. Pour que son mandat soit « combatif », le généraliste souhaite sortir du « cadre institutionnel » et faire de l'Union un « laboratoire de l'innovation, un incubateur pour des solutions pragmatiques ».
À ce titre, le Dr Labarthe soutient l'association GECO lib'Bretagne, initiée par l'URPS ML et soutenue par les autres Unions (infirmiers, kinés, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, orthophonistes et pédicures-podologues). Cette association accompagne la structuration de l'exercice coordonné « à la mode bretonne » et épaule les équipes pluripro pour de nouvelles prises en charge. « L'importance est la fertilisation du terreau. Il s'agit de promouvoir l'expertise du terrain et de faciliter la démarche des porteurs de projet ».
Le généraliste innovera aussi dans la concrétisation du service d'accès aux soins (SAS), expérimenté dans deux départements bretons. « Nous souhaitons proposer des solutions très pratico-pratiques pour que les médecins puissent dégager une ou deux consultations non programmées par semaine », explique-t-il.
Autre chantier : la création de cabinets secondaires dans des zones déficitaires. « Après le départ d'un médecin, le cabinet à 10 km accepte de devenir un cabinet secondaire permettant aux remplaçants de proposer des consultations sur un ou deux jours », détaille-t-il. D'autres projets sont dans les tuyaux. « L'innovation vise à rendre l'exercice libéral plus attractif sans l'engoncer dans une image d'Épinal. Au centre de la Bretagne, les besoins ne sont les mêmes qu'à Saint Malo ! »
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