Andreotti et l’histoire italienne

Publié le 16/12/2008
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Paolo Sorrentino est un cinéaste à la fois engagé et baroque, comme l'avait montré notamment « l'Ami de la famille ». Avec « Il Divo » (sortie le 31 décembre), il s'est lancé dans une entreprise très ambitieuse et selon lui indispensable : évoquer l'homme politique le plus important que l'Italie ait connu ces cinquante dernières années, leader de la Démocratie chrétienne, sept fois président du conseil, qualifié par certains de marionnette du Vatican, accusé de liens avec la Mafia et représentatif d'une Italie corrompue.

Le réalisateur fait un portrait à charge, évoquant les principaux événements et les nombreux morts qui ont marqué le pouvoir d'Andreotti, même s'il n'en était pas directement responsable. Pour les non-familiers de l'histoire italienne, c'est un peu difficile à suivre, malgré les nombreux sous-titres explicatifs. Mais le style, à la limite du burlesque, du cinéaste, nous entraîne dans sa sarabande souvent drôle.

Et surtout, « Il Divo » offre un grand numéro d'acteur, dans la caricature, celui de Toni Servillo. Il compose un personnage quasi surnaturel (d'où le titre, le divin), servi il est vrai par les répliques authentiques d'Andreotti, à l'humour décalé.

On attend, en France, un film de ce genre, sur nos hommes politiques. Impossible ?

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8482