* À l’Artistic-Théâtre, Hugo Givort, qui a fait ses classes auprès d’Anne-Marie Lazarini en composant des vidéos, signe sa première mise en scène. Formé comme comédien et cinéaste, il fait preuve, en choisissant « Dissident, il va sans dire » de Michel Vinaver, d’une intelligence profonde des plateaux d’aujourd’hui. La pièce date de la fin des années 1970. L’action se situe en 1978. Une mère divorcée et son fils de 17 ans. Ni ordinateurs, ni téléphones portables, encore moins d’internet. Hélène, on le devine, a dû beaucoup sacrifier de sa vie intime pour élever Philippe. Nulle haine entre eux. Mais de l’amour, de la dépendance. Sauf qu’il est temps pour le jeune homme de s’envoler. Les interprètes sont fins. Judith D’Aleazzo dans la souffrance de la mère, Pablo Cherrey-Iturralde dans la nervosité du fils. Les costumes seyants de Dominique Bourde et les lumières de Xavier Lazarini sont de beaux appuis. Les comédiens ne sont pas seuls : Hugo Givort s’appuie sur un travail de vidéo très important, une présence de la musique, des mouvements, qui vont au-delà du dialogue ciselé de Michel Vinaver, homme de style et de silences. Mais on entend à la perfection l’auteur. (Artistic Théâtre, tél. 01.43.56.38.32)
* Non loin de là, dans un lieu beaucoup plus petit, La Flèche, Thibaut Prigent nous entraîne avec lui dans « la Fugue ». Cet artiste d’une trentaine d’années, passé par l’excellente école Claude Mathieu, et qui a notamment travaillé au Centre dramatique de Toulouse, est très étonnant. On l’avait applaudi en Arlequin dans un Marivaux monté par Galin Stoev. Un Arlequin victime. Ici c’est un Arlequin triomphant. Un « athlète affectif » comme le rêvait Artaud. Thibaut Prigent a écrit « la Fugue » et incarne une quinzaine de personnages. Pas d’autre soutien qu’une chaise. L’artiste hyperdoué est drôle et sensible. Il raconte une histoire qui parle de ceux qui sont mis à l’écart par la société. Il aime ses prochains. Il invente une fable délicieuse et nous émeut autant qu’il nous fait rire. Un phénomène ! (La Flèche, chaque jeudi, jusqu’au 8 juin, tél. 01.40.09.70.40)
* Changeons de quartier pour retrouver Les Déchargeurs et découvrir trois artistes irrésistibles. Le spectacle s’intitule « Tiquetonne ». Rien à voir avec la rue qui porte ce nom, déformation du patronyme d’un célèbre boulanger. Ici, c’est le prénom d’une ravissante jouée par l’étourdissante Marguerite Kloeckner. Un conte fantaisiste qu’elle a composé avec Alexis Chevalier, qui signe la mise en scène et dirige avec malice sa co-autrice et le merveilleux Grégoire Roqueplo. Il faut se faire un peu digne des verts paradis pour apprécier complètement ce spectacle cocasse. Dans la petite salle, cette cave blonde et chaleureuse, on repère, accrochés aux murs, les objets qui soutiennent le récit. Rémy Gemble signe le décor. Les costumes d’Elsa Muelas sont harmonieux et les lumières de Lorita Perrot, très efficaces. (Les Déchargeurs, jusqu’au 18 juin, tél. 01.42.36.00.50).
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