La blessure nourrit-elle beaucoup de fantasmes chez les sportifs ? Quel genre de réactions observe-t-on face à l’évocation d’une blessure qui l’empêche de pratiquer ?
Des fantasmes non, mais tous les sportifs de bon ou haut niveau se blessent un jour ou l’autre. La blessure est, dans un grand nombre de cas, à l’origine de l’apparition de réactions psychologiques. En cas de blessure sévère, le sportif peut souffrir de troubles anxieux, car il n’a jamais la garantie de récupérer son niveau antérieur. Cette composante anxieuse perdure souvent après la récupération, en se manifestant sous la forme d’une « anxiété de re-blessure ». L’autre catégorie de troubles est celle des troubles à caractère dépressif, qui sont généralement consécutifs au sentiment d’isolement et d’exclusion ressenti par les sportifs blessés qui se retrouvent bien souvent mis à la marge du groupe auquel ils appartiennent.
Comment la relation soignant/patient est-elle influencée par cette réaction particulière à la blessure ?
La particularité de la prise en charge de ces patients, au-delà des aspects médicaux liés à la réhabilitation, réside dans la prise en charge de ces troubles anxiodépressifs. Il est important de retenir que ces troubles ne sont pas nécessairement liés à la sévérité de la blessure : chez des blessés légers, l’anxiété peut être forte, tout comme l’anxiété de re-blessure au moment de la reprise. De façon plus globale, il faut savoir que les patients très anxieux sont plus à risques, car un niveau élevé d’anxiété est souvent associé à un délai de récupération plus long. Le soignant doit donc être très attentif à ces troubles psychologiques et s’assurer qu’ils soient pris en charge afin d’améliorer la situation du patient. Il est important de ne pas limiter la prise en charge au seul aspect médical et y associer différents professionnels de santé : les prises en charges les plus efficaces sont souvent celles réalisées par des équipes pluridisciplinaires regroupant médecins, kinés, psychologues, etc.
Est ce que l’on observe une différence de réaction entre sportifs professionnels et amateurs ?
Certaines études l’ont suggéré, mais il faut surtout retenir que le vécu psychologique lié à la blessure dépend d’un grand nombre de caractéristiques, sociales, environnementales, médicales, psychologiques… et pas uniquement celle-ci.
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