Les effets positifs de la musique sur le cerveau sont de mieux en mieux connus. Une étude suisse publiée dans les « PNAS » suggère que ces bienfaits pourraient opérer dès le plus jeune âge : faire écouter de la musique à des grands prématurés améliorerait le développement de leurs réseaux cérébraux.
Créer un environnement sonore spécifique
Si les grands prématurés, c'est-à-dire les nourrissons nés avant la 32e semaine d’aménorrhée, ont vu leur chance de survie augmenter avec les progrès médicaux, la prématurité reste associée à un risque accru de déficits neurologiques. Or, les cerveaux de ces tout-petits sont confrontés, au sein des services de soins intensifs en néonatalogie, à un grand nombre de stimuli sensoriels, parfois stressants, qui peuvent perturber davantage leur développement.
C'est en partant de ce constat qu'une équipe de chercheurs genevois a eu l'idée de créer un environnement sonore agréable et adapté à ces jeunes patients. Dans le cadre de cette étude, le musicien Andreas Vollenweider a ainsi composé trois morceaux d'environ 8 minutes correspondant aux différents moments de la journée du bébé : le réveil, les phases d'éveil et l'endormissement.
Dans un premier temps, le musicien a joué de plusieurs instruments devant son jeune public, qui a particulièrement apprécié le « punji » (flûte indienne des charmeurs de serpents). En plus de cet instrument, il a aussi intégré dans ses morceaux de la harpe et des clochettes.
L'activité cérébrale évaluée par IRM fonctionnelle
Au total, 63 enfants du centre hospitalier de Genève ont été inclus dans l'étude entre 2013 et 2016. Ils ont été classés en trois groupes : 20 nouveau-nés prématurés ayant bénéficié des interventions musicales, 19 prématurés « contrôles » et 24 enfants nés à terme afin de comparer les différents développements cérébraux.
« Nous avons choisi d'effectuer l'intervention musicale cinq fois par semaine à partir de l'âge gestationnel de 33 semaines, ce qui correspond à la maturation des voies auditives », précisent les auteurs.
Réseau de saillance
L'activité cérébrale des bébés a été évaluée au repos par IRM fonctionnelle. En comparant l'activité des prématurés n'ayant pas bénéficié des interventions musicales et celle des bébés nés à terme, les chercheurs ont tout d'abord confirmé l'effet négatif de la prématurité sur le cerveau, en particulier au niveau du réseau de saillance. Ce réseau, qui permet de repérer les stimuli dignes d'intérêt, joue notamment un rôle dans l'apprentissage.
L'imagerie a aussi montré que l'écoute musicale améliore la connectivité des circuits cérébraux liés au réseau de saillance chez les prématurés, qui se rapprochait ainsi de celle des enfants nés à terme. La musique pourrait ainsi prévenir les déficits de connectivité cérébrale chez les prématurés.
Les premiers enfants inclus dans l'étude ont aujourd'hui 6 ans. Une évaluation cognitive va être menée chez ces jeunes patients afin d'évaluer les bénéfices à long terme de cette écoute musicale précoce.
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