Alors que la France avait tendance à privilégier la rentrée pour lancer les films les plus attendus, les États-Unis préfèrent souvent l'été. Et les sorties étant désormais mondiales, on verra ainsi débarquer en juillet « Oppenheimer », « Barbie », le nouveau « Mission Impossible » ou encore « Les Herbes sèches », de Nuri Bilge Ceylan.
* « Master Gardener » (5 juillet)
Scénariste de « Taxi Driver », auteur, entre autres d'« American Gigolo » et « Mishima », Paul Schrader explore à nouveau, après « First Reformed » et « The Card Counter », le thème de la rédemption, en y injectant cette fois, tant mieux, un peu d'espoir. Son héros est comme souvent un solitaire, un taiseux bien incarné par l'Australien Joel Edgerton. Un horticulteur, comme le titre l'indique, qui travaille pour une riche propriétaire (Sigourney Waver, froidement impériale), laquelle lui demande de prendre comme apprentie sa petite-nièce (Quintessa Swindell). Un homme, deux femmes. Un passé violent, sexe et race en questions très contemporaines dans un récit qui se refuse les effets et les grandes émotions. Parfois aride, mais prenant.
* « Les Filles d'Olfa » (5 juillet)
Signé de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, primé à Cannes de l'Œil d'or, un documentaire pas comme les autres sur une mère célibataire de 4 filles adolescentes, dont deux disparaissent. Envisageant son film « comme un laboratoire thérapeutique de convocations de souvenirs », la réalisatrice utilise des comédiens pour reconstituer certains événements, jouer les filles disparues, incarner un double de la mère. Violences intrafamiliales, reproduction du patriarcat, montée de l'islamisme radical..., une œuvre politique et féministe, comme « la Belle et la Meute ».
* « Les Herbes sèches » (12 juillet)
Dans un village d'Anatolie, un jeune professeur de dessin qui attend sa mutation à Istanbul, après des années de service obligatoire dans cette région isolée, se voit accusé de harcèlement sexuel par une élève. C'est alors qu'il rencontre une enseignante d'anglais qui a perdu une jambe lors d'une action militante. Trois heures et dix-sept minutes avec de superbes paysages enneigés, des dialogues plus ou moins philosophiques pour porter une réflexion sur le bien et le mal, l'individualisme et le collectivisme, qui, selon Nuri Bilge Ceylan s'affrontent toujours en Turquie. D'un côté le sentiment d'isolement, voire d'exclusion, la perte des idéaux, de l'autre le combat mené par les habitants abandonnés par les services centraux. À Cannes, le prix d'interprétation féminine pour Merve Dizdar.
* « Les Algues vertes » (12 juillet)
À la suite de morts suspectes (dont celle d'un jogger dans la baie de Saint-Brieuc en septembre 2016), une journaliste (Céline Sallette) enquête en Bretagne sur le phénomène des algues vertes, dont la prolifération pourrait être liée à l'agriculture industrielle. Une question de santé publique qui a fait l'objet d'une omerta, traitée par Pierre Jolivet en partant de la BD de la journaliste Inès Léraud illustrée par Pierre Van Hove.
* « Oppenheimer » (19 juillet)
Le Britanno-Américain Christopher Nolan a conquis les amateurs de cinéma par ses mises en scène inventives, souvent nourries de réflexions métaphysiques et morales, de l'incroyable « Memento » à « Tenet » en passant par « Inception » (Oscar du meilleur film), « Dunkerque » (Oscar du meilleur réalisateur) ou la trilogie « Dark Knight ». Son 12e long métrage est d'autant plus attendu qu'il s'attaque, comme le résume la production, à un « homme complexe qui a mis en jeu la vie du monde entier pour mieux le sauver », autrement dit le physicien J. Robert Oppenheimer, considéré comme « le père » de la bombe atomique. Le film s'inspire du livre très documenté de Kai Bird et Martin J. Sherwin, « American Prometheus : The Triumph and Tragedy of J. Robert Oppenheimer », couronné d'un prix Pulitzer en 2006. Nolan a choisi de tourner en partie en IMAX, proposant pour la première fois des scènes entières mêlant images IMAX et photos analogiques en noir et blanc. Cillian Murphy, qui incarne Oppenheimer, est entouré entre autres de'Emily Blunt, Matt Damon, Robert Downey Jr, Florence Pugh, Rami Malek, Kenneth Branagh. Et, bien sûr, le film dure 3 heures !
* « Barbie » (19 juillet)
On est très curieux de découvrir ce que Greta Gerwig, la cinéaste féministe inspirée de « Lady Bird » et « Little Women », a pu imaginer, avec son coscénariste Noah Baumbach pour faire vivre la créature de plastique de Mattel, ici incarnée par Margot Robbie, face à Ryan Gosling en Ken. L'idée est que Barbie, qui commence à se poser des questions, est chassée de Barbie Land car jugée imparfaite ; elle part chercher le bonheur dans le monde humain. Et c'est une comédie tout en rose.
* Et aussi
– 5 juillet : « Une nuit », de et avec Alex Lutz et Karin Viard, une bousculade dans le métro, l'étreinte de deux inconnus et une nuit pour interroger l'amour, le désir et le couple. « À contretemps », premier long métrage de l'acteur et auteur de théâtre Juan Diego Botto, avec Penélope Cruz et Luis Tozar, elle menacée d'expulsion et qui cherche à mobiliser la société civile, lui avocat aux fortes convictions sociales.
– 12 juillet : « Le Retour », de Catherine Corsini, une mère d'origine africaine et ses deux filles adolescentes, la Corse, le poids du passé, les fractures de classe. « Mission impossible. Dead Reckoning. Part 1 », de Christopher McQuarrie, le retour, pour la 7e fois, de l'indestructible agent Ethan Hunt, qui va contrer une menace mortelle pour l'humanité en 2 heures et 43 minutes.
– 19 juillet : « Sous le tapis », de Camille Japy, avec Ariane Ascaride, qui, incapable d'affronter la mort brutale de son mari, alors qu'elle va fêter son anniversaire avec toute la famille, cache le corps sous le lit.
– 26 juillet : « Rendez-vous à Tokyo », de Daigo Matsui, sept rendez-vous entre un danseur professionnel et une conductrice de taxi.
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