* Gail Godwin, trois fois finaliste du National Book Award, célèbre l’amitié dans « Parce que c’est nous ». Conduites par la décision d’une directrice d’école à partager leur chambre, deux jeunes filles tissent pendant des décennies, toute une vie, des liens indéfectibles. Venues de milieux différents, l’une entourée d’amour et l’autre survivante d’une tragédie, elles vont tracer leur propre chemin, en restant parfois sans se revoir pendant des années mais sans jamais rompre le lien subtil de la sororité. Un lien qui s’appuie aussi sur leur amour de la littérature et de l’écriture ; l’une en fera son « métier ». (Joëlle Losfeld, 372 p., 24 €)
* Dans « la Famille », Sofia et Antonia, grandies à Brooklyn, où ont émigré, dans les années 1930, de nombreuses familles italiennes, sont des copies conformes, qui obéissent comme leurs mères aux règles de la mafia. Naomi Krupitsky nous fait suivre l’évolution des fillettes, devenues jeunes filles puis mères à leur tour, attachées à leur foyer et dans l’ombre de leur mari, ballottées entre fierté et horreur. À la différence que Sonia est moins docile qu’Antonia. Une entrée dans les coulisses de la mafia, vue par des femmes. (Gallimard, 384 p., 24 €)
* Propulsé phénomène littéraire, « la Malnata », premier roman de la jeune Italienne Beatrice Salvioni, évoque l’amitié émancipatrice de deux adolescentes que tout oppose, sous l’ère mussolinienne. Francesca est fille de bourgeois, Maddalena une gamine des quartiers pauvres et qui a la réputation de porter malheur. L’auteure nous plonge dans l’atmosphère d’une petite ville de l’Italie du Nord en 1936, avec ses croyances archaïques et religieuses, et montre comment les deux enfants apprennent l’une de l’autre pour se révolter contre la morale sociale et la violence des hommes. (Albin Michel, 330 p., 21,90 €)
* L’amitié n’a pas toujours le beau rôle. Il n’est qu’à dévorer « Amitiés assassines », le deuxième roman de Jeneva Rose (après son best-seller « le Mariage parfait », bientôt sur les écrans), qui se déroule dans un quartier glamour d’Atlanta, où tout n’est qu’argent, sexe et trahison. Quand la reine des abeilles de Buckhead est larguée par son mari politicien pour une fille beaucoup plus jeune, Shannon n’est pas la seule à crier vengeance ; Chrystal, Olivia et Jenny sont aussi sur le pied de guerre. Elles ont chacune leurs raisons. Mais qui seront les victimes ? (XO, 391 p., 20,90 €)
* Heather Marshall est une auteure canadienne mais « le Réseau Jane » s’adresse à tous. Elle s’attache aux destins de trois femmes, à trois époques différentes. Enceinte dans les années 1960, Evelyn repart du foyer pour mères célibataires sans son bébé. Confrontée à l’avortement clandestin dans les années 1980, Nancy trouve de l’aide auprès du réseau Jane. Et parce qu’Angela, dans les années 2010, est prête à tout pour avoir un enfant, elle découvre à son tour le réseau Jane et les foyers des filles perdues. Un roman qui parle moins d’avortement que de maternité, du désir ou non d’être mère, du droit des femmes à disposer de leur corps. (Charleston, 456 p., 22,90 €)
* Traduite dans une quarantaine de pays, Kate Morton (« les Brumes de Riverton ») est revenue dans son Australie natale pour écrire « les Ombres d’Adélaïde Hills ». Ce thriller familial fait alterner deux époques, quand une jeune femme, journaliste à Londres, revient dans la maison de son enfance près d’Adélaïde et découvre un lien entre ses proches et un crime jamais résolu qui a décimé une famille en 1959. Son enquête, appuyée par un livre de true crime qui apporte un autre éclairage sur la tragédie, laisse entrevoir mille et une explications pour aussitôt nous dérouter, distillant le suspense jusqu’aux dernières pages. (Charleston, 704 p., 22,90 €)
* Les voix des femmes peuvent aussi être teintées d’humour. Après 9 variations autour de « l’Accro du Shopping » et une douzaine d’autres romans réjouissants (« À charge de revanche ! », « la Vie rêvée d’Ava »), Sophie Kinsella poursuit dans la veine gentiment délirante pour décrire « la (Pire) Fête de l’année ». Celle où la famille d’Effie devait se réunir pour acter la vente de la maison familiale, décidée par son horrible belle-mère… qui ne l’a pas été invitée… et où elle compte bien aller… en cachette. La meilleure façon pour apprendre quelques vérités inavouées. (Belfond, 358 p., 21 €)
* Valérie Pineau-Valencienne, qui s’est fait connaître en publiant un témoignage sur l’épilepsie, « Une cicatrice dans la tête », joue la carte de la comédie policière. « Belles à tout prix » a pour cadre un Spa de luxe en Andalousie, réputé pour ses soins anti-âge. Or si certains patients rajeunissent, d’autres disparaissent. Deux curistes à l’âge et l’embonpoint conséquents, l’une autoritaire et l’autre romantique, mènent l’enquête à leurs risques et périls. (Albin Michel, 344 p., 21,90 €)
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