L’échec presque systématique des régimes amaigrissants illustre la difficulté de perdre du poids, souvent attribuée au manque de volonté, à la lassitude… et qui tient en fait, on le sait désormais, à des facteurs hormonaux. Une étude publiée récemment dans le NEJM (1) menée chez 50 hommes et femmes ayant un IMC compris entre 27 et 30 montre qu’un régime restrictif pendant dix semaines entraîne une baisse des taux de leptine, hormone qui contrôle la satiété et une élévation de la ghréline qui stimule l’appétit. Ces modifications qui persistent au moins un an pourraient expliquer la résistance à la perte de poids et la reprise pondérale après un régime. Bref, l’organisme n’est pas fait pour maigrir, résume le Dr Boris Hansel (endocrinologue, unité de prise en charge des syndromes métaboliques hôpital Pitié-Salpêtrière)
« Pour aider les patients à mieux manger, explique-t-il, la première mesure est de leur prescrire un régime équilibré ; elle peut à elle seule s’avérer efficace pour un petit nombre d’entre eux. En cas d’échec, la seconde étape est un programme d’éducation thérapeutique pour apprendre au patient à détecter ses propres besoins, à lutter contre la restriction cognitive, à s’approcher le plus possible d’une alimentation santé optimale c’est-à-dire la meilleure possible en fonction de ses besoins et à définir des nutri-objectifs prioritaires en fonction de pathologies éventuelles (un taux de cholestérol élevé par exemple). Enfin, si cette approche s’avère inefficace, l’e-coaching peut être une solution intéressante dont les études commencent à démontrer (2) qu’elle est aussi efficace sur la perte de poids qu’un suivi par une équipe pluridisciplinaire (lire encadré). »
Autre axe essentiel de la prise en charge : l’activité physique. L’OMS recommande ainsi, pour tous les adultes, 150 minutes hebdomadaires d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison équivalente de ces deux types d’activité par séquence de 10 minutes.
Pour des bénéfices supplémentaires sur le plan de la santé, l’OMS préconise de porter la durée de l’activité d’endurance à 300 minutes par semaine en intensité modérée ou à 150 minutes en intensité soutenue, ou de combiner ces deux types d’activité ; enfin elle recommande d’y associer des exercices de renforcement musculaire faisant intervenir les principaux groupes musculaires au moins deux jours par semaine.
Afin adapter ces recommandations à la spécificité de chacun, l’unité de prise en charge des syndromes métaboliques de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière s’est adjoint la collaboration d’une actiphysicienne, Laurence Clémente, ancienne championne de France de natation. Elle intervient dans le cadre d’ateliers pour aider les patients à reprendre une activité physique et à la vivre comme un moment agréable.
Communication du Dr Boris Hansel (Hôpital de la Pitié-Salpêtrière) et de Laurence Clémente (actiphysicienne) lors du colloque « Nutrition et santé » organisé par la Mutuelle générale de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.
(1) N Engl J Med. 2011 Oct 27;365(17):1597-604.
(2) N Engl J Med. 2011 Nov 24;365(21):1959-68. Epub 2011 Nov 15.
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