JAZZ-ROCK - Jazz hexagonal

Reflets de France

Publié le 24/01/2011
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Crédit photo : B. PEVERELLI

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Crédit photo : DR

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Crédit photo : DR

RARES sont les jazzmen français de la nouvelle génération dont la réputation atteint un niveau européen, voire international. Grâce à ses recherches et à ses concepts originaux, Erik Truffaz, 45 ans,a réussi à se forger une renommée hors de nos frontières. Son (d)étonnant mélange – crossover, dirions-nous aujourd’hui – de musique aux accents jazzy et aux rythmes propres et de style drum’n’bass, avec toujours des références vocales très marquées (rap, hip-hop, funk, etc.), est sa marque de fabrique. « In Between », son 11e album pour le label Blue Note (EMI), se situe dans cette droite ligne musicale. À la tête d’un quartette renouvelé – Benoît Corboz (piano, Fender Rhodes, orgue Hammond), Marcello Giuliani (basse, contrebasse), Marc Erbetto (batterie, percussions) – et avec la vocaliste Sophie Hunger pour deux titres, le trompettiste/soliste, dont le son et le jeu parcimonieux sont toujours aussi planants, fait de l’équilibre entre des thèmes souvent déstructurés et des rythmes très au carré, d’inspiration rock et jazz fusion. Le tout ponctué parfois de plages calmes et reposantes. Pour résumer, l’éloge de la lenteur rythmée.

Jean-Marc Padovani est un saxophoniste (ténor & soprano) qui, tout en ayant travaillé avec des musiciens importants comme Mal Waldron, David Liebman et Paul Motian, a souvent ancré son style entre les influences du Sud, dont il est originaire, les racines jazz et les rencontres. Sans oublier, son travail sur de nombreux spectacles de théâtre musical. Pour sa nouvelle production, « Sketches » (Pype Line/Absilone/Socadisc), le leader a décidé de poursuivre son travail autour de la voix, avec la reprise de certains thèmes écrits par Eric Dolphy, Oliver Nelson ou Ornette Coleman, et la complicité de la vocaliste Claudia Solal, fille du pianiste Martial Solal. À la fois plongée dans le jazz moderne et point de départ pour explorer de nouveaux horizons créatifs.

La jeune garde.

Ce qui caractérise la jeune garde – en gros les trentenaires voire moins –, c’est sa volonté de couper le cordon ombilical avec le jazz, ses standards et ses figures de proue, afin d’affirmer ses propres idées. En quelque sorte, du passé faire table rase et réinventer l’avenir. C’est le cas de Rémi Panossian (1). Né à Montpellier il y a 27 ans, le pianiste, qui cite parmi ses sources d’inspiration Keith Jarrett, Bill Evans et Abdullah Ibrahim (ex-Dollar Brand), vient de sortir, avec d’autres complices « sudistes » – Maxime Delporte (contrebasse) et Frédéric Petitprez (batterie) –, « Add Fiction » (Plus Loin Music/Harmonia Mundi). Avec 9 titres originaux, le jeune trio place résolument sa musique dans un univers personnel qui tend à remplacer certains clichés attendus par un style autrement élaboré et identifié. Les sérieuses études musicales de ces instrumentistes sont vraisemblablement à la base de la démarche, qui trouve cependant ses limites dans les mélodies et leur développement. À suivre cependant.

Les mêmes éléments de comparaison pourraient s’appliquer au nouveau groupe 4 Essential (2). Composé de musiciens aguerris et reconnus – Thierry Maillard (piano), Debora Seffer (violon & voix), Dominique Di Piazza (basse) et Yoann Schmidt (batterie) –, ce quartette travaille sur un matériau original (onze titres) aux sources d’inspiration multiples qui débouche sur une musique fusionnelle et très diversifiée, où la technique tient beaucoup (trop ?) de place face à au feeling et à l’esprit swing. Des caractéristiques propres à toute œuvre originale exploitée comme telle.

(1) Paris, Duc des Lombards, du 22 au 24 février ; festival Jazz à l’étage, à Rennes, 15 mars.

(2) Paris, Sunset, 15 et 16 février.

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 8891