Il y a trente ans, le 26 avril 1986, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, dont on n'a pas fini de compter les victimes (jusqu'à 900 000 morts, selon certaines estimations) ni de mesurer les conséquences. Mais au-delà des faits et des chiffres, il y a, selon la journaliste et écrivaine Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature 2015, un « mystère » Tchernobyl : « Après Tchernobyl, nous vivons dans un monde différent, l'ancien monde n'existe plus. » Ce mystère, pour tenter de l'élucider un peu, la Biélorusse née en Ukraine a pendant trois ans sillonné la zone et questionné témoins et survivants (travailleurs de la centrale, soldats, pompiers, liquidateurs, habitants…). Il en est résulté un très beau texte publié en 1997, « la Supplication ».
C'est ce livre qui fournit la trame, et la belle langue, du film du cinéaste luxembourgeois Pol Cruchten. Ni documentaire à proprement parler, ni fiction, c'est un « essai cinématographique » dans lequel quelques-uns des témoins de Svetlana Alexievitch parlent à travers des comédiens qui les incarnent, filmés sur les lieux mêmes (la veuve d'un liquidateur mort dans d'atroces souffrances, un ingénieur qui avait tenté en vain de convaincre sa hiérarchie de protéger la population, un enfant leucémique, la mère d'un jeune handicapé…). À travers ces voix, et ces corps mis en scène, le spectateur peut toucher la vérité humaine intime du monde de Tchernobyl.
Comique pour tous
Tout autre chose, notre univers superficiel. Imaginez que vous voulez rompre avec votre partenaire mais n'en avez pas le courage, alors vous envoyez un professionnel le faire proprement à votre place. C'est la bonne idée d'Éric Capitaine, qui en a fait un court métrage puis le sujet de son premier long métrage, « Rupture pour tous », écrit avec l'aide de François Bégaudeau et de Camille Chamoux.
Si les situations sont inégalement drôles, la comédie évite la succession de sketches et garde un bon rythme à la suite de son héros, incarné par Benjamin Lavernhe, pensionnaire de la Comédie-Française depuis 2012 et qu'on a déjà aperçu dans une dizaine de films. Avec son allure à la Tati et sa diction parfaite, il est de toutes les scènes et l'on ne s'en plaint pas. On applaudit également Elisa Ruschke, dans son premier rôle, Aïssa Maïga, Brigitte Roüan et Sam Karmann…
Et aussi
Parmi les autres films, deux nous renvoient à la deuxième guerre mondiale : « Alliés », de Robert Zemeckis, orchestre la rencontre d'un agent du contre-espionnage allié et d'une résistante française (Brad Pitt, Marion Cotillard) ; « Seul dans Berlin », de Vincent Perez, adaptation d'un roman célèbre en Allemagne d'Hans Fallada, met en scène un couple en lutte contre les nazis (Emma Thompson, Brendan Gleeson).
Après « la Loi du marché », Stéphane Brizé adapte « Une vie », le roman de Maupassant, avec Judith Chemla et Swann Arlaud. Long métrage d'animation, « Louise en hiver », de Jean-François Laguionie, raconte une vieille dame qui se retrouve seule dans une petite station balnéaire désertée.
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