L’industrie du tabac n’est jamais à court d’idées pour recruter de nouveaux consommateurs face à la réduction des ventes de cigarettes traditionnelles. Ils seraient désormais des « gardiens de la santé publique », dénonce le Pr Elif Dagli, de la Société turque de médecine thoracique.
Philip Morris a ainsi lancé l’iQos (pour « I quit ordinary smoking »), commercialisé principalement aux États-Unis et au Japon, mais aussi en Europe (Suisse, Belgique…). Esthétique, chic, il a tout pour séduire les jeunes.
Ce dispositif chauffe électroniquement le tabac à des températures autour de 300 °C au lieu de le brûler, qui génère une vapeur de tabac différente de la fumée de cigarette : elle contiendrait, selon le fabricant, de 90 à 95 % de substances nocives en moins, et serait donc meilleure pour la santé…
« Cependant, les cigarettiers n’ont pas informé le public que les études avaient également révélé la présence de substances nocives en forte concentration comme les particules fines, le goudron, l’acétaldéhyde, l’acrylamide et les métabolites d’acroléine », a souligné le chercheur suédois Linnea Hedman.
Une aide au sevrage hypothétique
« De plus, selon le comité de contrôle du tabac de l’ERS, il n’existe aucune preuve scientifique fiable que les produits de tabac chauffé soient efficaces comme aide au sevrage tabagique. Le double usage est hélas très fréquent pour les produits dits à risque réduits… D’autre part, des ex-fumeurs ou des personnes n’ayant jamais fumé peuvent être tentés de commencer à utiliser un produit “moins dangereux”, ce qui pourrait engendrer une renormalisation du tabagisme. »
Les produits de tabac chauffé sont nocifs, addictogène, et entament la volonté d’arrêter des fumeurs. L’ERS ne peut recommander un produit ayant des effets néfastes sur la santé pulmonaire et donc la santé humaine.
« Les nouveaux produits de tabac chauffé ne sont qu’une adaptation stratégique de l’industrie du tabac. Ils n’aident pas au sevrage tabagique, mais continuent à accompagner les fumeurs qui veulent arrêter… », a déclaré la chercheuse danoise Charlotta Pisinger.
« Hot topics emerging tobacco products and harm reduction : a tobacco solution to a tobacco problem ? »
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