Le test Aptima HPV mARN est fondé sur la détection des ARNm des oncoprotéines E6 et E7, qui sont des marqueurs de l’activité oncogénique des HPV à haut risque. CLEAR (Clinical Evaluation of Aptima HPV mRNA) est un essai prospectif sur 13 489 femmes recrutées dans 19 centres aux États-Unis. Ont été retenues 10 871 d’entre elles, âgées de 30 ans ou plus et ayant une cytologie négative. Le test ARNm s’est révélé positif chez 540 de ces patientes, soit 5 %, et le test Hybrid Capture 2 (HC2), qui est fondé sur la détection de l’ADN des HPV oncogènes chez 666, soit 6,5 %. Au total, 819 femmes ainsi dépistées et 556 témoins négatives pour les deux tests ont eu une colposcopie. Parmi les patientes ayant un test HPV positif, l’histologie a permis de découvrir 20 lésions CIN ≥2 (2,4 %), dont 8 CIN3 et 3 adénocarcinomes in situ. Le risque relatif d’avoir une lésion CIN≥2 et CIN≥3 chez les femmes ayant un test ARNm positif est comparable à celui calculé chez les patientes HC2 positives, de même le taux de vrais CIN≥2 positifs est identique pour les deux tests. En revanche, le taux de faux positifs est plus faible pour AHPV que pour HC2, autrement dit le test ARNm est plus spécifique que le test ADN, précise T. Wright, qui conclut « ces résultats confirment l’intérêt du test HPV ARNm pour le dépistage des lésions cervicales et démontrent son utilité clinique comme méthode complémentaire au frottis ».
Parallèlement, l’étude ATHENA (Adressing THE Need for Advanced HPV Diagnostic) a évalué l’efficacité du nouveau test ADN HPV cobas 4800, qui permet de détecter 14 HPV à haut risque, également chez des femmes de plus de 30 ans et ayant une cytologie négative. Cet essai randomisé a porté sur 32 260 femmes. Le test s’est révélé positif dans 6,7 % des cas avec une prévalence de 1 % pour l’HPV 16 et 0,5 % pour l’HPV 18. Le risque d’avoir une lésion CIN≥2 chez les femmes HPV 16 ou 18 + ayant une cytologie négative est de 11,4 %, contre 4,6 % pour les femmes positives pour les 12 autres HPV testées et 0,8 % pour celles qui sont ADN HPV à haut risque négatives. La recherche des papillomavirus 16 et 18 par le test ADN cobas 4 800 permet d’identifier un sous-groupe de patientes ayant un haut risque de lésions CIN de haut grade non repérées par le frottis, soulignent les auteurs.
Ces deux grandes études montrent donc l’intérêt des tests de détection des HPV oncogènespour dépister des femmes à haut risque de lésions précancéreuses pour lesquelles la cytologie seule peut être faussement rassurante. Elles confirment en outre que les tests ADN et ARNm ont une sensibilité équivalente, mais que ce dernier a une spécificité clinique plus élevée pour la détection des CIN2.
D’après les présentations de T. Wright (université de Columbia, New York).
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