L’erdafitinib est un inhibiteur sélectif de la tyrosine kinase pan-FGFR déjà approuvé dans le traitement du cancer de la vessie avec mutations ou fusions des gènes FGFR3/2. Ces altérations génétiques se retrouvent dans un large éventail de tumeurs malignes.
L’étude ouverte de phase 2, RAGNAR, évalue l'efficacité et l'innocuité de l’erdafitinib per os dans des tumeurs autres que le cancer de la vessie. Les résultats intermédiaires ont été présentés à l’ASCO. L’essai a inclus, dans un seul bras, des patients de plus de six ans avec des tumeurs, avancées ou métastatiques, porteuses d’une mutation ou d’une fusion d’un gène FGFR (1-4). Sans alternative thérapeutique, la maladie progressait malgré au moins un traitement antérieur. Il s’agissait de cancers gynécologiques, gastrointestinaux, pulmonaires, gliomes… Les patients recevaient de l’erdafitinib per os jusqu’à progression de la maladie ou survenue d’une toxicité intolérable. L’analyse intermédiaire concernait 178 patients (âge médian 56,5 ans), avec des métastases dans plus de trois quarts des cas, et ayant reçu en moyenne deux lignes de traitement avant l’inclusion.
Un taux de contrôle de la maladie de 70 %
Le taux de réponse objective (critère principal) est de 30 %, identique pour les mutations ou les fusions. Des réponses ont été observées dans 14 types de tumeurs distincts. « Un grand nombre de tumeurs peuvent être sensibles à ce médicament, avec une grande variété de réponses. C’est le cas des cholangiocarcinomes (8 % de patients concernés), ou des tumeurs difficiles à traiter comme les cancers du pancréas, des glandes salivaires, d’origine inconnue, du sein, du poumon, gastriques, ou encore des gliomes de haut grade… », précise le Pr Yohann Loriot, Gustave Roussy (Villejuif). Le taux de contrôle de la maladie est de 70 %. La durée de la réponse, la survie sans progression et la survie globale médiane étaient respectivement de 7,1 mois, 5,2 mois et 10,9 mois. La tolérance est relativement bonne et conforme à ce qui a été observé dans les cancers de la vessie. Les effets indésirables graves liés au traitement sont survenus chez 7,3 % des patients.
C’est donc à la fois un bon résultat pour l’erdafitinib, qui pour la première fois prouve son efficacité dans des cancers avancés lourdement prétraités avec altérations des gènes FGFR, mais aussi l’ouverture vers d’autres tumeurs de l’approche agnostique.
(1) Loriot Y et al, abstr 3007
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