Des protéines circulantes spécifiques

Une détection précoce du cancer pulmonaire deviendrait possible

Publié le 13/09/2011
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SELON SAMIR HANASH et coll., après validation, ces résultats préliminaires laissent présager d’une détection possible du cancer pulmonaire à un stade précoce, où les chances de guérisons sont les meilleures.

La signature protéique identifiée pourrait être recherchée sur un prélèvement sanguin non seulement pour le dépistage du cancer pulmonaire chez les individus à haut risque (fumeurs), mais aussi pour l’aide au diagnostic, en association avec le scanner, pour le suivi de la progression de la maladie, et enfin pour faire la distinction entre différents sous-types de cancers (cancer à petites cellules et adénocarcinome).

Les modèles murins de cancer pulmonaire, adénocarcinomes et cancers à petites cellules, récapitulent de nombreux caractères biologiques de la maladie humaine ; ils ont aidé à l’acquisition des connaissances sur le développement et le traitement de ce cancer.

Prélèvements sanguins chez 28 fumeurs.

Dans leur présent travail, Hanash et coll. se sont aidés de ces modèles. En comparant avec d’autres types de tumeurs, ils identifient une élévation d’un groupe de protéines régulées par le facteur de transcription NKX2.1. Ce facteur est connu pour être lié au développement et au fonctionnement pulmonaire.

Les recherches ont également permis d’identifier un réseau de protéines dérégulées en liaison avec le récepteur EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor) ; sa mutation dans le tissu pulmonaire est associée au développement du cancer. « Les niveaux de ces protéines reviennent quasiment à la normale sous traitement par les inhibiteurs de la tyrosine kinase. » Certaines de ces protéines sont présentes uniquement dans les prélèvements sanguins des modèles de cancer pulmonaire et n’avaient pas été antérieurement liées à ce cancer.

« L’un des atouts de cette étude, est que nous avons pu répliquer les découvertes faites sur le modèle murin à des échantillons sanguins d’humains présentant un cancer pulmonaire, non seulement au moment du diagnostic, mais, surtout, avant celui-ci, alors que les symptômes ne s’étaient pas encore manifestés. »

Les chercheurs ont analysé des prélèvements sanguins de 28 fumeurs chez qui on venait de diagnostiquer un cancer pulmonaire opérable, ainsi que de 26 sujets un an avant que le diagnostic n’ait été fait. Les analyses ont été comparées à celles de témoins non malades. Ils trouvent la présence d’une protéine nommée Robo1, dont le taux est significativement plus élevé en association avec le cancer pulmonaire que chez les sujets non malades.

Cancer Cell, en ligne le 12 septembre 2011.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9002