Charge mentale et boucles fermées

Par
Publié le 21/04/2023
Article réservé aux abonnés

Entre 25 et 45 % des patients avec un diabète de type 1 expriment une souffrance psychologique. L’étude prospective multicentrique Implique s’est penchée sur l’effet de l’introduction de la boucle fermée hybride (BFH) sur les paramètres psychosociaux : détresse liée au diabète et qualité de vie, mesurées notamment avec l’échelle Paid, à l’inclusion (20 jours avant la mise en place de la BFH), puis à 3 et 6 mois. Menée entre septembre 2021 et janvier 2022, elle a inclus 202 adultes et 55 adolescents dans 55 centres, dont 13 pédiatriques.

Les adultes, âgés en moyenne de 42 ans à l’inclusion et dont le diabète évoluait depuis plus de 20 ans, utilisaient une pompe à insuline depuis plus de 10 ans. Leur score Paid initial, qui était en moyenne de 47,5, s’est abaissé à 40,2 à 3 mois et à 39,9 à 6 mois. Le pourcentage de patients ayant un score > 40 (ce qui témoigne d’une détresse sévère liée au diabète), est passé de 65 % à l’inclusion à 50 % à 3 mois et 47 % à 6 mois.

L’analyse plus précise des paramètres du score Paid montre une amélioration de la plupart des items, mais pas du sentiment « d’épuisement par rapport aux efforts constants nécessaires à la gestion du diabète », en d’autres termes de la charge mentale. Le fardeau du diabète reste donc important, malgré la BFH, qui permet toutefois une amélioration de la qualité de vie et une réduction de la peur des hypoglycémies.

Chez les adolescents âgés de 13 à 18 ans, dont les trois-quarts avaient rapporté une bonne qualité de vie à l’inclusion, le fardeau du diabète ne diminue pas de façon significative après six mois de BFH, mais la peur des hypoglycémies est significativement réduite et l’activité physique est améliorée.

L’étude confirme par ailleurs les bénéfices métaboliques de la BFH chez les adultes, avec une réduction significative de 0,7 point de l’HbA1c à 3 et 6 mois comparativement à l’inclusion, mais aussi chez les adolescents. Seul un quart avaient une HbA1c < 7 % à l’inclusion, ils étaient plus 75 % au terme de 6 mois de suivi.

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin