La mesure d’une glycémie capillaire par un patient à son domicile, donnée en quelques secondes grâce à un lecteur automatique, est indiquée pour tous les diabétiques de type 1. Pour le type 2, c’est selon. L’autosurveillance est bien sûr indispensable pour les diabétiques de type 2 sous insuline, soit environ 17 % des 3 à 4 millions de diabétiques de type 2 que l’on compte en France.
Pour les autres, l’hétérogénéité des maladies et donc des traitements, règles hygiénodiététiques uniquement, monothérapie par un antidiabétique oral (ADO) non hypoglycémiant (metformine par exemple) ou traitement par sulfamide hypoglycémiant, avec le risque d’épisodes hypoglycémiques et de complications que cela suppose, par ailleurs antichambre possible d’une insulinothérapie, rend impossible une ligne de conduite univoque…
« L’autosurveillance est réservée à ce dernier cas, au traitement hypoglycémiant, à un rythme non consensuel, même si peu d’études ont évalué son intérêt », note le Dr Jean-Pierre Riveline, diabétologue au Centre Universitaire du Diabète et de ses Complications à l’Hôpital Lariboisière (Paris). À cela, plusieurs raisons, le rythme non consensuel de cette autosurveillance d’une part ; celle-ci d’autre part, a d’intérêt que si elle se traduit en conduite à tenir en fonction du résultat, en conseils pratiques pour le patient, qui est alors invité à bouger davantage et à modifier son alimentation, voire à intensifier son traitement. « La limitation du remboursement des bandelettes dans cette population (les diabétiques de type 2), à 100 bandelettes chaque 6 mois, n’est pas une si mauvaise décision qui contraint les soignants et les patients à donner du sens à l’autosurveillance glycémique », observe-t-il.
S’approprier sa maladie
Faite à jeun, la glycémie fait réfléchir au repas de la veille… Faite 2 à 3 heures après un repas, elle permet de mesurer ses conséquences du repas. Une glycémie en fin d’après-midi est le meilleur moyen d’évaluer l’efficacité d’un sulfamide, éventuellement d’ajuster la dose en cas d’hypoglycémies. Une glycémie au décours dune activité physique (qui améliore la sensibilité à l’insuline) renseigne dans les une à deux heures sur ses effets. « Dans ces conditions, où l’autosurveillance a un sens pour le patient, le résultat des mesures doit être lu par le médecin ! », conclut-il.
En résumé, chez des personnes traitées par ADO, l’autosurveillance doit être réalisée occasionnellement, à ces périodes clés que sont le postprandial (après les trois principaux repas, mais aussi une collation ou un écart), à jeun, en fin d’après-midi ou après un exercice physique. Cette pratique permet au patient de s’approprier sa maladie (en particulier repérer ses hypoglycémies et assumer les conséquences d’un écart) et son traitement, voire retarder l’instauration d’une insulinothérapie.
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