Au-delà de la pratique d’une activité physique

Les méfaits de la sédentarité

Publié le 15/09/2014
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Pendant longtemps, l’accent a été mis sur les conséquences délétères de l’absence d’activité physique. Mais la pratique plus assidue d’une activité physique observée au sein de la population depuis les années 1950 n’a pas permis d’enrayer l’augmentation de l’obésité. La faute à la sédentarité. « Les données récentes soulignent en effet les effets néfastes propres de la sédentarité, indépendamment de l’activité physique, note le Pr François Carré (cardiologue, médecin du sport, Rennes). Ainsi même s’il va courir deux fois par semaine, un sujet qui reste assis la plupart du temps est exposé à un risque accru de développer des pathologies chroniques ». Obésité, bien sûr, avec son cortège de facteurs de risque cardiovasculaires (hypertension artérielle, hypercholestérolémie, hyperglycémie et diabète) liés aux perturbations métaboliques. Mais aussi phlébite et autres maladies chroniques, notamment certains cancers (sein, prostate, colon,) et troubles musculo-squelettiques. « Lorsque l’on reste assis plus de deux heures sans bouger, inflammation et stress oxydatif qui sont le lit de ces maladies chroniques se développent en partie à cause de la faible perfusion cellulaire et donc de la réduction de l’apport en oxygène » poursuit le Pr Carré.

Des moyens très simples

Des études sérieuses ont souligné la relation négative entre le temps passé devant la télévision et l’espérance de vie, même chez des sujets pratiquant par ailleurs une activité sportive. Un constat particulièrement inquiétant quand on sait que le temps moyen passé devant le téléviseur est de 3 h 50 et que certains sujets restent assis de 10 à 12 heures par jour.Il s’agit donc d’un vrai problème de société, contre lequel des mesures simples doivent être prises.

Par exemple, ne pas téléphoner assis, faire les réunions debout – certaines sociétés proposent désormais des bureaux pupitres-, emprunter les escaliers plutôt que de rester immobile sur les escalators ou dans les ascenseurs, s’astreindre au maximum toutes les deux heures à faire quelques pas et étirements pendant 2 à 5 minutes, marcher une quinzaine de minutes après un trajet en voiture…Bref, utiliser toutes les possibilités pour bouger le plus possible au cours de la journée.

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9348