Des événements secondaires signalés

Vigilance concernant les compléments alimentaires du sportif

Par
Publié le 06/06/2019
Article réservé aux abonnés
compléments alimentaires

compléments alimentaires
Crédit photo : Phanie

Entre 2009 et février 2016, le dispositif de nutrivigilance de l’Anses a recueilli 49 signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires (visant le développement de la masse musculaire ou la diminution de la masse grasse) chez les sportifs. Les effets indésirables étaient surtout cardiovasculaires (tachycardie, arythmie, AVC) et psychiatriques (troubles anxieux et nervosité). Ces signalements ont conduit l’Anses à évaluer les risques associés à leur consommation.

À la suite de son expertise, l’Anses déconseille la consommation concomitante de plusieurs compléments alimentaires ou leur association avec des médicaments. Elle déconseille également la consommation de compléments visant le développement musculaire ou la diminution de la masse grasse aux personnes présentant des facteurs de risque cardiovasculaire, souffrant d’une cardiopathie, d’une altération de la fonction rénale ou hépatique, de troubles neuropsychiatriques. Mais aussi, aux enfants et aux femmes enceintes ou allaitantes.

L'agence déconseille la consommation de la caféine avant et pendant une activité sportive, ainsi que chez les sujets sensibles aux effets de cette substance. Elle recommande de discuter, de façon systématique, des objectifs de la consommation de compléments alimentaires avec un professionnel de santé. Enfin, les sportifs doivent privilégier les produits conformes à la norme AFNOR NF V 94-001 (juillet 2012). « Pour une sécurité optimale, les compléments alimentaires doivent être achetés en pharmacie. Leur consommation nécessite un bilan nutritionnel préalable et une évaluation médicale, au cas par cas, de leurs risques et intérêts pour le sportif », résume le Dr Jacques Fricker, médecin nutritionniste à Paris. Les professionnels de santé sont invités à déclarer - au dispositif de nutrivigilance de l’Anses - les effets indésirables dont ils auraient connaissance.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin: 9755