Dans l’hépatite chronique B, où le risque de carcinome hépatocellulaire (CHC) peut être précoce, la fibrose est un élément très important pour le pronostic, la surveillance et les indications de traitement. Son diagnostic repose sur la biopsie hépatique, examen de référence, dont le caractère invasif a toutefois conduit à développer des alternatives : tests sanguins (Fibrotest et Fibromètre) et test élastomérique, le Fibroscan.
« Leurs performances sont similaires à celle rapportée dans l’hépatite C, mais contrairement à ce dernier cadre, elles ne sont pas validées par la Haute Autorité de santé », rappelle le Pr Vincent Leroy (Grenoble).
En avril 2015, l’European Association for the Study of Liver (EASL) a émis des recommandations sur l’utilisation de l’élastographie impulsionnelle pour évaluer la sévérité de la maladie hépatique chez les sujets ayant une hépatite B chronique et s’affranchir ainsi de la biopsie. Ces recommandations ont été dictées par une vision mondiale : on estime à 250 millions le nombre de sujets concernés, qui ne peuvent bien évidemment pas tous avoir une biopsie.
Seuil de 6 kPa
L’EASL a ainsi proposé, selon le profil des patients et leur niveau de transaminases, deux algorithmes pour le recours au Fibroscan, avec des seuils très précis : un seuil de 6 kPa, en dessous duquel une simple surveillance est de mise, un seuil de 12 kPa au-dessus duquel la cirrhose est très probable et implique traitement et surveillance avec échographie tous les 6 mois. Entre ces deux valeurs, l’EASL préconise de faire une biopsie.
« Une étude a évalué la fiabilité de cette approche sur la cohorte prospective de 413 patients suivis à l’hôpital Beaujon et à Bruxelles et présentant une fibrose confirmée par biopsie », indique le Pr Vincent Leroy.
Ce travail confirme que pour un seuil < 6 kPa, 92 % des patients n’ont pas de fibrose, et que pour un seuil > 12 kPa, près de 90 % ont une fibrose significative et un sur deux une cirrhose. En revanche, dans le groupe intermédiaire, une indication de traitement a été portée dans 50 % des cas.
« Ces résultats valident les recommandations de l’EASL et nous ont conduit à faire une proposition ambitieuse, basée sur le seul seuil de 6 kPa », poursuit le Pr Leroy. En dessous de ce seuil, une simple surveillance, au-dessus l’indication de traitement doit être envisagée, en tenant également compte de l’âge, des comorbidités, de la charge virale, de tests comme l’AgHBs quantitatif et des antécédents familiaux de CHC ».
D’après un entretien avec le Pr Vincent Leroy, CHU de Grenoble
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