Le site MediEval4i propose aux patients de noter leur médecin selon cinq critères, l’accueil, la ponctualité, les explications fournies sur le traitement, l’écoute du praticien et le temps de la consultation, chacun recevant une note symbolisée par un cœur et comprise entre zéro et cinq cœurs. La notation ne concerne donc en théorie pas la compétence du médecin. Selon son fondateur, Mathias Matallah, un dispositif de « modération très stricte des avis, contre le dénigrement, la diffamation, la misogynie a été mis en place, ainsi qu’un droit de réponse du médecin ». Cela semble être le minimum pour un site qui exploite les données des médecins sans leur autorisation ! L’ordre des médecins et MG France ont témoigné de leur méfiance vis-à-vis d’un tel site, et le président de l’UFML-S a enjoint aux médecins de demander le retrait de leur fiche personnelle du site.
Les médecins exposés
D’autres sites s’étaient lancés dans l’aventure mais sans succès, et le collectif de France Assos Santé prévoit d’en monter un. Mais depuis des années, des avis généralement anonymes et que n’importe qui peut poster fleurissent sur Google. Avec des propos qui dépassent la simple critique pour se montrer désobligeants voire insultants, néfastes potentiellement non seulement pour l’activité du médecin mais aussi pour son moral. Et auxquels il est difficile de répondre, en raison du respect du secret médical et de l’anonymat des internautes. « Les médecins sont particulièrement exposés, car on reçoit des personnes en souffrance, angoissées, qui seront très réactives, et qu’on peut craindre aussi des avis inspirés par les règlements de compte ou la délation, constate le Dr Olivier Kandel. En ce qui concerne notre e-réputation, ce n’est pas à chaque médecin de réagir, c’est au Conseil national de l’ordre -dont la mission est de défendre la profession- de se saisir du problème ». L’UFML-S a demandé à Google d’interdire toute publication d’avis sur un médecin sous anonymat, mais Google n’a que faire des Gaulois. L’Ordre des médecins, de plus en plus souvent contacté par des médecins pour des avis immérités sur internet, conseille aux médecins par le biais du vice-président de l’Ordre à répondre systématiquement aux avis perçus comme injustes, et à édicter un guide pour aider les médecins dans ces cas. Il conseille notamment de vérifier systématiquement tout ce qui se publie sur Internet, d’éventuellement s’opposer à l’exploitation des données personnelles auprès de l’éditeur, voire de porter plainte ! « Personnellement, je préfère ne pas réagir, ce qui serait donner du crédit à ces notations. Et le planning du médecin généraliste ne lui permet guère de perdre du temps à éplucher Internet pour vérifier ce qu’on écrit de lui ! ».
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