Une étude rétrospective sur l’allergie au lait de chèvre ou de brebis (LCLB), beaucoup plus rare que l’allergie au lait de vache, a pu être réalisée grâce à la participation des médecins d’une vingtaine de centres francophones, qui ont colligé 108 observations, dont 101 cas survenus chez des enfants. Il s’agissait le plus souvent de garçons (63 %) et l’âge moyen d’apparition de la LCLB était de 5,3 ans, avec des extrêmes allant de 6 mois à 17 ans.
Des antécédents familiaux d’atopie étaient présents dans la moitié des cas et des antécédents personnels d’atopie dans 91 % des cas : dermatite atopique (57 %), rhinite allergique (44 %), autre allergie alimentaire (46 %). Près des trois-quarts des patients (72 %) avaient un asthme. Un quart avait une allergie aux protéines du lait de vache, guérie dans la moitié des cas.
C’est le fromage qui était l’aliment le plus souvent en cause (79,6 % des cas), suivis du lait et des yaourts.
L’allergie s’est manifestée le plus souvent par des signes cutanés, à type d’urticaire ou d’œdème (78 %), de l’asthme (38 %) ou des signes digestifs (27 %). Deux patients ont présenté un choc anaphylactique inaugural lors d’un repas en milieu scolaire ayant conduit au décès malgré l’injection rapide d’adrénaline.
Au total, les manifestations étaient graves (grades 3 à 5 d’Astier) dans 54 % des cas.
Les tests cutanés réalisés chez 75 patients étaient dans la majorité des cas positifs (papule de 7,8 mm en moyenne pour l’aliment et 7,4 mm pour l’extrait standardisé), sans corrélation avec le score de gravité clinique. Les IgE spécifiques LCLB ont toujours été élevées. Il n’y avait pas de corrélation entre les tests cutanés et les IgE spécifiques LCLB, mais une corrélation positive entre les IgE spécifiques lait de chèvre et le score de gravité.
Enfin, de nombreux accidents par ingestion accidentelle ont été rapportés par les patients, ce qui soulève bien sûr la question des allergènes qui ne sont pas à déclaration obligatoire. En effet, si cette allergie reste peu fréquente, sa gravité plaide en faveur d’un étiquetage obligatoire de cet aliment.
D’après J. Raghani et al. « Observatoire de 108 patients allergiques au lait de chèvre et/ou de brebis »
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