Notre système alimentaire est de moins en moins durable et, même si la qualité de l’alimentation a historiquement augmenté, l’industrialisation entraîne aussi des conséquences délétères, que ce soit sur la santé des consommateurs ou sur l’environnement, avec la dégradation des sols, la pollution des rivières, l’impact carbone, etc. Des changements sont plus que jamais nécessaires ! On ne pourra pas aller vers une alimentation plus saine et plus durable sans d’abord penser à la santé du consommateur, qui doit en tirer des effets positifs. C’est une priorité. Or, la surconsommation en produits carnés et ultratransformés a justement des effets préjudiciables bien connus sur la santé cardiovasculaire, la survenue de certains cancers notamment digestifs. Les repères actuels (650 grammes de viande par semaine et par personne) sont peu contraignants. Il y a donc moyen d’agir à ce niveau. La diminution de moitié de cette consommation (notamment celle des ruminants, qui pèse le plus sur l’environnement) et la végétalisation des repas – avec plus de fruits et de légumes, de légumineuses, de céréales peu raffinées – est le levier le plus important et le plus efficace en matière de santé et de durabilité.
Nous disposons de leviers efficaces, à la fois sur la santé et la durabilité
Il y a des marges de manœuvre importantes, tant la consommation de viande est ancrée dans l’alimentation occidentale. Cependant, il ne suffit pas de le constater et de le conseiller ! Cela demande d’agir aussi sur l’offre, par exemple en proposant aussi systématiquement que possible des options végétariennes, avec des plats végétariens à la cantine scolaire (les plus jeunes apprennent par imitation), mais aussi en restauration collective, au restaurant, etc. Cela demande aussi de lever certaines idées reçues autour des repas sans viande.
Enfin, il n’y aura pas d’adhésion au changement sans proposition de solutions pratiques, qui facilitent sa mise en œuvre : toucher aux capacités d’organisation fait partie des barrières structurelles. Il n’est pas si simple d’imaginer une composition de repas sans viande, avec des alternatives qui fassent envie, et de dégager un peu de temps pour les courses et la cuisine… Des études doivent encore être conduites pour comprendre comment jouer sur les motivations en améliorant les connaissances (quel repas équilibré proposer sans viande ?), en transmettant de l’information pour permettre une prise de conscience de la nécessité de changer (bénéfices) et en proposant des solutions pratiques pour faciliter la mise en œuvre de tels changements.
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