Les traumatismes sont le premier motif de recours aux urgences pour les enfants de six mois à 14 ans (60 % pour les cinq ans et plus) ; des radiographies sont pratiquées dans un cas sur trois. Il y a beaucoup de demandes dans la tranche d’âge 10-14 ans (56 %).
« L’examen clinique est capital. En première intention, une radiographie simple est pratiquée avec deux incidences. Il ne faut surtout pas proposer un cliché comparatif, qui a un rendement très faible et qui entraînerait un doublement non justifié de la dose d’exposition aux rayons X », souligne la Pr Kathia Chaumoître (Marseille). L’échographie ne doit pas être pratiquée sans radio. Elle peut être réalisée en complément immédiat dans quelques cas. « Très rarement un scanner (massif facial, fractures complexes en pré-opératoire) peut être indiqué, et une IRM peut parfois être faite à distance (genou, rachis, sportif) », note la spécialiste.
Beaucoup (trop) de radiographies sont réalisées aux urgences : 25 % au poignet/avant-bras, 20 % main/doigt, 20 % cheville, 15 % pied, 8 % rachis… La rentabilité diagnostique est très différente selon la région explorée (poignet, main et coude ont la meilleure rentabilité, alors qu’elle est très faible pour la cheville par exemple). « Il faut bien sûr, tenir compte des particularités ostéo-articulaires propres à l’enfant : vulnérabilité des cartilages de croissance, plasticité osseuse, solidité des structures ligamentaires, consolidation et remodelage bien meilleurs que chez l’adulte) », souligne la Pr Chaumoître
Les fractures chez l’enfant prédominent largement sur les membres supérieurs avec des atteintes typiques : fracture plastique, fracture en bois vert (unicorticale), fracture en tore (motte de beurre) ou encore fracture en cheveux.
Près d’une fracture sur trois touche le cartilage de croissance (risque d’épiphysiodèse ou de déformation).
Il y a peu de fractures ou luxation d’épaule chez l’enfant et beaucoup plus de fractures du coude (supracondylienne) ainsi que du poignet et de la main (doigt dans la porte et fracture de la phalange).
« Les traumatismes du membre inférieur sont beaucoup moins fréquents mais il est indispensable de ne pas sous-estimer ces fractures pouvant entraîner des répercussions sur la marche en cas de retard diagnostique », souligne le Dr Ahmed-Ali El Ahmadi (Marseille). « Il y a très peu d’entorses chez les enfants, mais plutôt des lésions ostéochondrales (Salter I). TDM pré-opératoire en cas de fracture complexe (bi-plane, tri-plane, Salter IV). L’IA peut être une aide mais il y a encore trop de faux positifs. »
Enfin, les traumatismes rachidiens sont rares et de diagnostic difficile en radiologie, obligeant à un scanner ou une IRM en complément.
Session « Traumatologie pédiatrique aux urgences : kit de survie »
Article précédent
Céphalées de l’enfant : l’imagerie à bon escient
Article suivant
Ado : molo sur les IRM
Sein : vingt ans de dépistage, et après ?
Le sport rend-il fou ?
Céphalées de l’enfant : l’imagerie à bon escient
Traumatologie d’urgence en radio-pédiatrie
Ado : molo sur les IRM
Dépistage des fumeuses
Les SMS des JFR 2024
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?